Le 19 décembre 2019


Jen Wang écrit et dessine ce récit qui se déroule au cœur de la communauté Chinoise aux États-Unis, ce sont des cultures et caractères différents qui ressortent de cette histoire d’amitié qui éclot petit à petit. Lark Pien a réalisé les couleurs.
Résumé : La tête dans les étoiles nous tisse une histoire d’amitié entre deux jeunes filles qu’en apparence, beaucoup d’éléments opposent. D’un côté Christine, que ses parents bien établis socialement espèrent voir continuer et progresser dans ses cours de violon. Parents qui lui offrent un cadre et une stabilité qui étouffent un petit peu la jeune fille, réservée, en attente de quelque chose. De l’autre côté, Moon, extravertie, qui sait laisser libre cours à sa part artistique, soutenue par sa mère qui doit affronter de lourdes difficultés financières.
Une histoire tout en douceur où, malgré les cahots et les heurts, les mauvais sentiments et les ressentiments, une amitié va trouver son chemin. Rien n’est acquis, bien sûr, et tout, bien évidemment, ne part pas sous les meilleurs auspices, mais au travers de cette chronique du quotidien, Jen Wang nous offre une histoire qui sort pourtant du quotidien.
Christine et Moon sont attachantes, leurs familles aussi, les personnages, peints par petites touches, avec leurs contradictions, nous entraînent dans une tranche de vie et l’on retrouve cet âge où tout est bien difficile à appréhender de la vie, où l’on se sent tellement loin de ce qu’attendent les parents, et où la bouffée d’air libre nous semble manquer cruellement. Ce que traverse Christine. Car le récit se déroule de son point de vue. Moon lui apporte l’autre plateau d’une balance dont Christine a besoin mais cela va être à elle de trouver l’équilibre.
Ce récit en demi-teinte prend plusieurs fois des directions inattendues, dues aux réactions imprévisibles que les jeunes peuvent avoir.
Jen Wang, Lark Pien / Akileos
Au dessin, Jen wang, toujours elle, nous offre un style simple, qui pose personnage et décors dans des ambiances dans une teinte douce grâce aux couleurs de Lark Pien.
Ce dessin semi-réaliste, par ses grandes cases aux contours pas vraiment droits, reflète cette histoire sortant aussi des lignes droites. Les compositions amples laissent beaucoup de place aux quelques cases qui parsèment la page, nous laissant prendre rapidement conscience de l’histoire, peu dialoguée et où le visuel prend beaucoup de place et de sens. Au travers de quelques scènes fortes, quelques situations sans paroles, tout s’installe. Et cette BD de deux cent vingt-quatre pages se lit simplement, sans aucun sentiment de perte d’attention, de fatigue ou d’overdose, grâce à ce choix graphique et narratif d’axer le récit au maximum sur le visuel et de laisser de l’espace aux silences.
La tête dans les étoiles est une histoire réussie, la naissance d’une amitié qui va se heurter au monde, une histoire particulière, spécifique, qui touche à l’universel et qui devrait vous toucher aussi à la lecture, si vous parvenez à vous rappeler des difficultés de votre enfance.
224 pages – 19€