Le désir est ondulant et se porte, au gré de l’imagination, vers les objets les plus improbables. Le Docteur Cyril S. est de ceux-là. Rapidement entr’aperçu dans l’anonymat d’une salle d’attente, et le fantasme se met à l’oeuvre. Céline, piégée par son désir, se raconte l’histoire de leurs étreintes torrides, et la met en scène, dans une sculpture et un roman, qu’elle expédie au bon Docteur, coupable de son in-quiétude. D’autres passent, éphémères, dans ce tourbillon du désir que la chaleur du soleil aiguillonne encore. Sergio, le maçon italien, René B., le bibliothécaire, ou Frankie, "l’homme à femmes". Tous entrent dans cette danse périlleuse, orchestrée par Céline, sans savoir où elle les mènera.

Et puis il y a l’auteur, tout-puissant mais tellement versatile... Qui donne, reprend, recommence, et nous fait tourner, nous aussi, entre mensonges, fausses pistes, deux pas en avant, trois pas en arrière ! La spirale a la géométrie variable, même si elle conduit, au bout du compte, à ce qui doit arriver. Mais elle s’offre des escapades, des fantaisies. Les scènes se rejouent, l’auteur s’en excuse... Il faut tâtonner pour savoir si on est dans le vrai. Un personnage de roman qui devient écrivain, et raconte l’histoire qui pourrait être, pendant que l’auteure, la vraie, tient la bride à ses personnages, et ne relâche son attache que pour mieux les ramener vers elle, dociles, prêts à recommencer une nouvelle histoire, une nouvelle tranche de vie, pour remplacer celle qui s’est envolée dans le ciel de Provence.