Songs for creatures

Il est bien entendu toujours délicat de passer à l’étape d’écriture de chansons lorsque l’on est estampillé "sorcier des platines", et qu’en plus on représente la maison Mo’ Wax, en perdition (tout du moins du point de vue commercial) depuis quelques temps. D’autant que ces deux Anglais n’ont commencé à bidouiller qu’en 1999, et qu’il ne comptaient à ce jour qu’un single à leur actif, mais quel single : Hot blood, que l’on retrouve d’ailleurs sur l’album, avait à l’époque affolé toute l’Angleterre électro, de James Lavelle (qui offrit au duo un contrat) à Andrew Weatherall.

Du coup, Songs for creatures est plutôt une bonne surprise, soit un premier album de djs passés à la production avec ses forces et ses faiblesses. Côté face, une production imaginative et un éclectisme étonnant, allant du groove raide de Hot blood aux guitares de Circles, d’un Hips for Scotland rappelant Archive à un kraftwerkien World keeps turning. Côté pile, la désagréable impression que la ribambelle de chanteurs présents sur l’album (James Yorkston, Siobhan Fahey de Shakespear’s Sister, Ghost...) font don de leur précieux organe pour camoufler des carences d’écriture assez évidentes. On en vient même à se demander si les anciens pensionnaires de Mo’Wax ne sont pas tous atteints d’un seul et même syndrome, tant on retrouve ici les mêmes travers que chez U.N.K.L.E. Mais si ces derniers visent principalement les sofas, les Psychonauts gardent une oreille sur le dancefloor et alignent ici une tripotée de grooves qui les rendent éminemment utiles à la scène électro actuelle.