Le chant du déserteur
Le 18 mars 2004
Quatrième album solo d’un Red Hot Chili Pepper, toujours en mal de nouveaux espaces à explorer.
- Artiste : Frusciante, John
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Quelques mois avant une tournée des stades pour les Red Hot Chili Peppers, des nouvelles de leur mystérieux guitariste, régulièrement déconnecté de la réalité depuis le trop écrasant chef-d’œuvre Blood Sugar Sex Magic.
Ce serait beaucoup dire que les Red Hot Chili Peppers - et surtout leur maison de disques - ont laissé toutes les commandes à leur guitariste depuis le retour en grâce Californication de 1999. Mais si le groupe punk-funk que John Frusciante intégra il y a quinze ans a depuis bien changé, cela tient pour beaucoup à ce dingue de Bowie, Zappa et Jimmy Page, qui cultive un étrange mimétisme avec son ami Vincent Gallo (pour lequel il a par ailleurs composé la BO de The brown bunny, gros scandale à Cannes l’an passé).
Dès Carvel et ses chœurs exaltés qui ouvrent l’album, la parenté avec le dernier Red Hot en date, By the way, est évidente. Bien toilettées pour ne pas trop déranger le ronron des FM, les ballades folk de Shadows collide... auraient pu avoir leur place sur l’album des Angelenos. Pour son quatrième album solo, Frusciante a tourné la page des complaintes torturées et décousues qui faisaient l’ordinaire de sa période post-héroïne, quand il s’était mis en congé des RHCP. Ses (bonnes) idées mélodiques ne s’embarrassent pas pour autant de formes couplet/refrain conventionnelles, à l’exception de Wednesday’s song ou Song to sing when I’m lonely, presque des parodies de tubes pour radios alternatives US.
La voix écorchée, toujours à la limite de la justesse, cerné par un environnement chargé de claviers et cordes synthétiques, Frusciante donne naissance à une étrange beauté, radicalement étrangère à l’univers des Limp Bizkit, Linkin Park et autres héritiers lointains des Red Hot Chili Peppers. S’il fallait trouver des cousins au Californien, on verrait plutôt les sévèrement barrés Mercury Rev et Flaming Lips. Bel exemple : The slaughter, un titre électro psyché qui partage le même goût pour des orchestrations planantes et des harmonies déconcertantes.
Shadows collide... dresse le portrait d’un homme bien vivant, capable de mener de front une carrière mainstream chez les Red Hot et des velléités plus expérimentales. Ce qui est plutôt rassurant quand on se rappelle que John Frusciante faillit sombrer pour de bon après le succès d’un Blood sugar sex magic trop lourd à gérer pour un musicien à peine sorti de l’adolescence.
John Frusciante - Shadows collide with people (Warner)
Tracklisting :
1 Carvel
2 Omission
3 Regret
4 Ricky
5 Second walk
6 Every person
7 00 ghost 27
8 Wednesday’s song
9 This cold
10 Failure 33 object
11 Song to sing when I’m lonely
12 Time goes back
13 In relief
14 Water
15 Cut-Out
16 Chances
17 23 go in to end
18 The slaughter
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