Le 10 septembre 2017
Le nouvel album des maîtres grecs du death metal symphonique s’impose comme un jalon essentiel dans leur discographie. Une arme de destruction massive à ne pas mettre à portée de toutes les oreilles.
- Durée : 47mn + 24mn (sur l'édition collector)
L'a écouté
Veut l'écouter
– Sortie de l’album : 1er septembre 2017
Notre avis : Depuis leur reformation en 2007, le groupe de death metal grec Septic Flesh, devenu pour l’occasion Septicflesh, nous a conquis grâce à quelques albums incontournables comme Communion (2008) et The Great Mass (2011). Il s’agit pour le groupe de mêler leurs compositions de death massives avec des orchestrations symphoniques qui ne sont pourtant pas juste là pour habiller l’ensemble, mais qui participent pleinement de l’harmonie générale. Si l’exercice est particulièrement difficile et peut aisément tomber dans le ridicule, Septicflesh parvient à un juste équilibre qui leur permet de signer une musique certes pompeuse, mais finalement pas trop kitsch, contrairement à bon nombre de leurs confrères.
Avec le précédent opus nommé Titan (2014), le groupe commençait à donner quelques signes de fatigue dans la qualité des compositions, même si la partie symphonique était très réussie. Pourtant, leur nouvelle galette intitulée Codex Omega va très vite se charger de remettre les pendules à l’heure. Non, Septicflesh n’est pas en manque d’inspiration et est même capable de dégoupiller quelques classiques instantanés qui feront jubiler les amateurs du genre et hurler de terreur leurs voisins. Tout en conservant leur style, les Grecs parviennent à renouveler leur répertoire en signant des titres amples qui s’étalent pour la plupart sur cinq bonnes minutes. Quasiment tous les morceaux bénéficient d’une orchestration symphonique enregistrée à Prague avec le FILMharmonic Orchestra et un chœur, ce qui n’empêche aucunement l’intrusion d’instruments plus exotiques, tandis que le mixage ne délaisse pas les guitares massives et la batterie et ses doubles pédales. Pour ce qui est du chant, Seth Siro Anton délivre toujours un chant guttural impressionnant qui nous donne l’impression d’arpenter les enfers. Il est parfois accompagné de Sotiris en chant clair – toutefois moins présent que d’ordinaire.
Cela démarre fort avec Dante’s Inferno qui nous précipite directement aux enfers avec déjà des orchestrations pompeuses qui impressionnent. La puissance du titre replonge le fan dans les grandes heures du groupe. 3rd Testament est sans doute un peu moins originale dans sa construction, mais sa thématique est intéressante, avec la volonté toujours affichée de s’attaquer directement à la religion afin de créer un nouveau Nouveau Testament. Mais rien ne nous préparait à l’enchaînement qui suit, à savoir quatre titres d’affilée qui font partie du meilleur du groupe. Quatre pépites qui allient puissance death metal, magie symphonique et par moments efficacité d’une musique de film martial. Cela commence avec notre petit chéri Portrait of a Headless Man et sa rythmique tribale qui vous décrochera la tête, puis l’hymne Martyr qui nous rappelle que la religion a toujours été synonyme d’obscurantisme dans l’histoire. Le groupe rend ainsi hommage à Hypathie, la mathématicienne grecque persécutée au cœur du film d’Alejandro Amenabar Agora (2009). La rythmique est ici bien lourde, mais le refrain est d’une efficacité peu commune. On continue avec le très symphonique Ennemy of Truth qui règle son compte aux amateurs de fake news. Ils évoquent ici un monde entièrement connecté, mais totalement lobotomisé. Enfin, la jubilation est à son comble avec l’excellent Dark Art dont la structure complexe et la composition sont remarquables.
Si l’hystérie est de mise sur Our Church, Below the Sea avec une rythmique de dingue, le morceau, sans être mauvais bien entendu, laisse davantage froid. Il s’écoute aisément dans la continuité de la galette sans interpeller vraiment. On reprend les choses sérieuses avec Faceless Queen, tout aussi bourrin, mais dont l’habillage symphonique et la rythmique plus syncopée semblent plus ambitieux. Nouveau bijou avec l’avant-dernier titre The Gospels of Fear qui dépote grave. Malheureusement, l’album se clôt sur Trinity qui démarre bien, mais se termine de manière abrupte, laissant l’impression que l’album manque d’une conclusion épique digne de l’ensemble de l’œuvre.
- Digipack de l’édition 2CD
A noter que les fans doivent se procurer l’édition collector avec un deuxième disque bonus où le groupe propose les versions orchestrales de ses morceaux à travers The Codex Omega Symphony d’une durée de 24mn. De quoi vérifier que les compositions tiennent la route, même une fois supprimées les voix, les guitares et la batterie.
Si Codex Omega n’est assurément pas le chef-d’œuvre du groupe, il s’impose comme une pierre (tombale) essentielle dans leur discographie. De quoi vous faire saigner les oreilles !
Tracklist de l’édition simple :
1. Dante’s Inferno (5:34)
2. 3rd Testament (Codex Omega) (4:08)
3. Portrait of a Headless Man (5:00)
4. Martyr (5:07)
5. Enemy of Truth (4:55)
6. Dark Art (5:24)
7. Our Church, Below the Sea (3:59)
8. Faceless Queen (5:20)
9. The Gospels of Fear (3:41)
10. Trinity (4:07)
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.