Le 23 janvier 2007

Entre le thriller gaulois et le blockbuster sauvage américain, les Français ont eu vite fait de faire leur choix. Et le gagnant est...}}
Entre le thriller gaulois et le blockbuster sauvage américain, les Français ont eu vite fait de faire leur choix. Et le gagnant est...
C’est la première grande surprise de l’année. On attendait le puma d’ Apocalypto en tête du box-office national, et on y découvre un Serpent. Le thriller haletant d’Eric Barbier s’octroie une première place à 304 000 entrées avec 133 copies de moins que le blockbuster épique de Mel Gibson qui se vautre lamentablement à la troisième place avec 234 000 curieux, malgré des efforts publicitaires considérables et l’occupation des salles les plus prestigieuses. Pour Barbier, c’est une victoire incontestable. Son premier succès en trois films, bien mérité, il faut le dire. Pour Gibson, c’est une nouvelle claque après les chiffres décevants obtenus à l’international. Une déception due à la mauvaise publicité autour de la violence de certaines scènes et aux frasques répétées du cinéaste qui ne jouit pas d’une grande popularité par chez nous.
Le reste du classement hebdomadaire est assez sinistre avec une chute conséquente des résultats par rapport à ceux de 2006. L’incroyable destin d’Harold Crick ne parviendra pas à reproduire son succès américain. L’acteur Will Ferrel, habitué chez nous aux direct to video, confirme son manque de charisme aux yeux du public français, rejoignant ainsi les Dan Akroyd, Steve Martin et autre Adam Sandler dans la catégorie des comiques yankees abonnés aux bides systématiques. Ses 70 000 entrées dans 142 salles font de la peine à voir, surtout que cette comédie fantastique n’est pas dépourvue de qualités. Bad times ne fait pas mieux avec 55 000 fans de la divine Eva Langoria sur 131 écrans. Parmi les belles claques, Fur n’a séduit que 23 000 amateurs de photographie et Stick it témoigne une fois de plus avec ses 14 000 collégiens en délire de l’impopularité de la comédie adolescente américaine sur notre territoire. On ne s’en plaindra pas.
Heureusement qu’à côté, l’art et essai séduit davantage à travers les succès de 12h08 à l’est de Bucarest (25 000 entrées dans 35 salles) et d’Election 2, qui, même s’il fait moins bien en première semaine que le premier volet en deuxième(9 800 électeurs contre 9900), s’offre une jolie moyenne de 1640 spectateurs par copie.
Les sorties du mercredi 17 ont été marquées par le déboulement de Jacquou le Croquant sur plus de 576 salles. Son démarrage fastidieux laissait présager le pire avec 44 000 apôtres de la "fermière" pour son premier jour hexagonal, alors que l’ultra-violent Truands réussissait à captiver 22 000 bandits avec 380 salles en moins. Certes, Jacquou pâtissait d’une durée excessive de 2h30 et donc d’une séance quotidienne en moins, mais Truands, lui, était interdit aux moins de 16 ans ! Il n’empêche que le film de Boutonnat est parvenu à se stabiliser durant le week-end et pourrait espérer une carrière sur la longueur grâce à la province. Il devrait approcher les 380 000 entrées en sept jours tandis que Truands ne dépassera pas les 180 000 spectateurs sur cette même durée. L’illusionniste, sorti simultanément, fera légèrement moins , tandis que Cashback et sa provocante affiche s’annonce être un bide assuré avec moins de 80 000 rêveurs iconoclastes sur une combinaison de 176 cinémas. C’est bien peu.