Le 21 septembre 2011
Une agréable romance sur le thème de la mort, mineure dans la filmographie de Van Sant, dont on retrouve toutefois la griffe au détour de belles séquences oniriques.
- Réalisateur : Gus Van Sant
- Acteurs : Jane Adams, Ryō Kase, Mia Wasikowska , Henry Hopper, Schuyler Fisk, Lusia Strus, Chin Han
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 27 juillet 2024 20:55
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 21 septembre 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011
Résumé : Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs...
Critique : Les fans de Gus Van Sant pourront trouver plutôt sage ce mélodrame sentimental contant la romance entre une jeune fille atteinte d’un mal incurable et un garçon traumatisé par un double décès qui le rend coupable. Certes, la noirceur du traitement de l’adolescence et le thème de la mort sont toujours présents, non seulement en raison de la maladie d’Annabell, mais aussi à travers ces cérémonies funéraires auxquelles les deux jeunes gens assistent sans y être conviés ou par le biais du personnage de fantôme d’un pilote japonais kamikaze qui guidera Enoch dans son cheminement intérieur. L’étrangeté de séquences oniriques fait écho à Paranoid Park voire Gerry, tandis que la beauté de la photographie de Harris Savides, collaborateur attitré du cinéaste, n’a rien à envier aux prises de vue de Last Days. Et il faut convenir que l’humour et la légèreté avec laquelle Van Sant aborde les situations les plus sordides sont les bienvenues, et auraient pu constituer les prémices d’un renouvellement de sa démarche stylistique. Et pourtant, Restless, en dépit de ses qualités de bel objet de cinéma indépendant, déçoit quelque peu, venant de l’un des artistes mondiaux les plus singuliers. Après le consensuel Harvey Milk, magistral mais d’un classicisme assumé, on attendait d’autres audaces que cette balade mélancolique baignée de teintes automnales, dont l’amertume convenue emprunte des chemins déjà bien balisés, de Harold et Maude à Love Story. Plus proche de l’académisme de Will Hunting que des innovations visuelles de Elephant, Restless a toutefois le mérite de révéler deux jeunes acteurs attachants : Mia Wasikowska a le charme mutin de Leslie Caron ou Mia Farrow tandis que Henry Hopper pourrait devenir une nouvelle coqueluche générationnelle, en dépit d’un aspect bien plus lisse que papa.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
Jujulcactus 21 septembre 2011
Restless - Gus Van Sant - critique
« Restless » parle d’amour, « Restless » parle de mort ... Un sujet grave avec un poids plume, voilà ce que semble avoir voulu réaliser Gus Van Sant avec son dernier film, une romance adolescente hantée par les fantômes et la poésie. Une sensibilité à fleur de peau émane de l’écran, une mise en scène léchée, un sens de l’esthétique singulier, le film est d’une beauté sans nom à l’instar de son affiche. Trop beau peut être pour être vrai, Gus Van Sant propose sa poésie sans discernement, dans ses décors, dans ses dialogues, dans ses personnages... Mais sous ses artifices typiques d’un cinéma indépendant parfois nombriliste se cache un film magnifique. Si on parle de mort, d’accident ou de maladie, on ne tombe jamais du petit nuage sur lequel le réalisateur nous a installé ... Le regard doux et lumineux qu’il pose sur ses deux adolescents est touchant, sa manière de nous rappeler à plusieurs reprises une fin qui s’annonce tragique, subtile et terrible. Les deux jeunes interprètes sont prodigieux, Henry Hopper et surtout Mia Wasikowska, douce et pétillante. Le film atteint des sommets dans son dernier tiers, sa sincérité et sa grâce virevoltent pour aller nous toucher en plein cœur. Le côté épuré et commun de « Restless » est un leurre, car sous ses airs de « film mineur », il impose sa subtile émotion en mode majeur. Brillant et bouleversant.