Le dernier rempart - la critique

Critique : Le moins que l’on puisse dire, c’est que le grand retour du "Governator" sur le devant de la scène ne devrait pas passer inaperçu ! En tout cas, tout a été parfaitement calibré pour que sa résurrection à l’écran se fasse dans les meilleures conditions possibles. Pas étonnant quand on sait que Le dernier rempart est entièrement voué à la star vieillissante du film d’action des années 80 et 90, qu’on n’avait plus vue en tête d’affiche depuis Terminator 3 (datant d’il y a dix ans), malgré quelques caméos durant sa courte carrière politique comme gouverneur de Californie...
N’y allons pas par quatre chemins, Le dernier rempart est un pur produit commercial parfaitement calibré pour Schwarzy, comme à la belle époque de Predator et autres Terminator, et dont le pitch ressemble à s’en méprendre à celui du Contrat. Pour orchestrer ce ramdam de douilles, Hollywood connaît sur le bout des doigts les spécialistes en gunfights, lesquels comptent dans leurs rangs le réalisateur virtuose de A bittersweet Life. Le temps d’une œuvre de commande (du moins, on l’espère au vu de son talent incommensurable), Kim Jee-woon - à l’instar de ses compatriotes Park Chan-wook (Old boy) et Bong Joon-ho (The host), pour le courant de cette année, ou encore de John Woo (deux décennies plus tôt) - doit y trouver son compte (essentiellement financier) pour se lancer dans l’aventure américaine qui emprunte le chemin inverse de celui pris par les frères Coen lors de l’élaboration de No Country for Old Men. Tandis que le cadre spatio-temporel demeure inchangé (la frontière américano-mexicaine est une fois de plus le théâtre des opérations), le propos philosophique est délaissé au détriment du divertissement pur et simple. Autant dire que dans le genre diabolique, Kim Jee-woon nous a déjà pondu sa propre version du Mal grâce au génialissime J’ai rencontré le diable. On en est ici à des années-lumière.
Contrairement au shérif désabusé incarné par Tommy Lee Jones dans No Country for Old Men, celui interprété par Arnold Schwarzenegger appartient à cette autre catégorie d’individus pour lesquels il ne fait aucun doute que la partie est gagnée d’avance. Assurément, ce pays est pour le vieil homme... En effet, à soixante-cinq ans (déjà !), Schwarzy (qui n’a rien perdu de son humour légendaire) semble avoir retrouvé une seconde jeunesse grâce à ce film d’action reprenant tous les codes du western classique, clin d’œil cette fois à Rio Bravo et High Noon (après celui du Bon, la brute, le cinglé à Sergio Leone), d’assez belle facture malgré tout. Pour preuve, l’épilogue qui débute par une course-poursuite mémorable dans un champ de maïs. Dans la foulée, on le reverra aux côtés de Sly, ensuite sous la direction de David Ayer (End of Watch), avant d’endosser à nouveau ses rôles de Conan puis Terminator.