Haut les mains !
Le 23 juin 2011
Au cœur de la Corée, de bons cow-boys un peu brutes et un peu cinglés partent à la recherche d’un trésor perdu pour le meilleur et ... (surtout) pour le rire !
- Réalisateur : Kim Jee-woon
- Acteurs : Jung Woo-sung, Lee Byung-hun , Song Kong-ho
- Genre : Comédie, Aventures, Western
- Nationalité : Sud-coréen
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Date de sortie : 17 décembre 2008
- Plus d'informations : Le blog officiel
- Festival : Festival de Cannes 2008
– Durée : 2h07mn
– Titre original : Joheunnom nabbeunnom isanghannom
Au cœur de la Corée, de bons cow-boys un peu brutes et un peu cinglés partent à la recherche d’un trésor perdu pour le meilleur et ... (surtout) pour le rire !
L’argument : Les années 30 en Mandchourie. Le Cinglé vole une carte aux trésors à un haut dignitaire japonais. La Brute, tueur à gages réputé, est payé pour récupérer cette carte. Le Bon veut retrouver le détenteur de la carte pour empocher la prime. Un seul parviendra à ses fins, s’il réussit à anéantir l’armée japonaise, les voyous chinois, les gangsters coréens... et ses deux adversaires.
- © ARP Sélection Le Bon
Notre avis : Lorsque le coréen Kim Jee-Woon évoque Le Bon, la Brute, le Cinglé, il décrit son dernier opus comme « une parodie et un hommage au western ». Le résultat est exaltant, à l’image du grand Ouest, mais les cow-boys qui se battent à un rythme endiablé pour déterrer un vieux trésor, sont tous des antihéros, et les scènes d’action s’enchaînent à la cadence de leur bêtises de protagonistes patauds et sympathiques.
- © ARP Sélection La brute
Dans ce western moderne, le ton est assurément à la comédie, et dans le genre connerie, les trois hommes, le Bon, la Brute et le Cinglé, sont interchangeables. Ainsi, la loufoquerie ne se cantonne pas au seul personnage du bien-nommé Cinglé, elle les touche tous ! Il en va de même pour la brutalité. Quant à la bonté, elle est somme-toute relative, puisque leurs idéaux n’ont rien de louables : ils se battent pour profiter en solitaire du fameux trésor caché. Néanmoins, ils se battent avec conviction et tâchent d’être justes (dans la mesure où cela n’entrave pas leur bien-être...). Des idéaux qui rendent leurs agissements d’autant plus drôles.
Dans ce gros délire, le cinéaste, que l’on considère comme le Quentin Tarantino coréen, enrichit son film de références explicites au western. En commençant par l’atmosphère qui est sensiblement similaire. Kim Jee-Woon introduit pêle-mêle tous les poncifs du genre : une attaque de train, un duel, des courses-poursuites, un trésor, le désert et des plans américains pour filmer l’ensemble... Cette surenchère de conventions lui permet de construire une série B riche en cascades et espiègleries, et, malgré le peu d’originalité du traitement parodique, enrichit davantage une cinématographie orientale déjà dense. Le film permet au cinéma coréen de s’ouvrir un peu plus non seulement sur le cinéma américain, mais aussi sur le cinéma européen, puisque le titre, les personnages, voire même le final, font écho au chef d’œuvre du western spaghetti de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Truand.
- © ARP Sélection Le cinglé
Pour autant, pas question pour le cinéaste d’effacer les origines coréennes de cette zizanie. La grande force parodique réside dans l’ancrage fortement asiatique de la narration. Si le désert est universel, les acteurs, typés, quasiment inconnus du public occidental, sont des stars du cinéma made in Korea ; leurs personnages et leurs costumes sont typiquement coréens - donnant au film une touche personnelle qui rattache un peu plus cette œuvre à la culture même du pays.
- © ARP Sélection
Au final, Kim Jee-Woon, le touche-à-tout, après le très angoissant Deux sœurs ou encore le remarquable polar A Bittersweet Life, confirme dans un nouveau domaine tout le bien que l’on pensait de lui. Il réussit le mélange des genres tout en gardant son identité propre de cinéaste coréen. Mieux, suivant la mondialisation des genres, il parvient à rendre son spectacle aussi divertissant pour le spectateur asiatique que pour le public occidental qui prendra plaisir à voir et à revoir cette fantaisie devenue internationale par la seule force de son talent.
Le DVD
Un collector de bonne qualité pour ce western coréen déjanté.
Les suppléments
Disponible sur un DVD supplémentaire, l’unique bonus est constitué d’un imposant making of d’une heure et demie. Très détaillé, ce documentaire insiste longuement sur les conditions difficiles d’un long tournage de dix mois. Loin du discours promotionnel, tout le monde est unanime pour décrire le tournage comme un enfer, y compris le réalisateur, visiblement épuisé par l’expérience. On regrette donc que le module, malgré sa longue durée, ne soit pas plus explicite sur toute la phase de pré-production, ainsi que sur la création de la musique et des effets spéciaux. Par contre, l’accueil chaleureux à Cannes est bien décrit. On peut également s’étonner de l’absence de la bande-annonce.
Image
Même si la compression est parfois perfectible et la définition pas toujours irréprochable, l’ensemble donne un beau relief au spectacle proposé. Le Blu-ray est sans doute de toute beauté.
Son
Puisque le film est isolé sur une galette, l’éditeur peut proposer quatre pistes sonores (VF 5.1 et DTS ; VO 5.1 et DTS) toutes très efficaces. On préfèrera sans aucun doute possible la version originale, même si le doublage français n’est pas trop mauvais pour une fois.
- © ARP Sélection
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Norman06 29 avril 2009
Le bon, la brute, le cinglé - la critique + test DVD
Oscillant entre la parodie de western et un premier degré à la John Woo, ce film de genre pour cinéphiles est agréable et comporte des séquences d’action déjà d’anthologie.
Jujulcactus 29 janvier 2011
Le bon, la brute, le cinglé - la critique + test DVD
Quelle surprise ! Ce western à la sauce sud-coréenne est un pur délice, hommage aux films du genre en réutilisant à sa manière toutes les scènes clefs de tout bon western qui se respecte (le train, les fusillades, les regards, ... Et même le petit bout de paille qui traverse l’écran !), il fait également preuve d’un second degré admirable. Ça tire tout le temps et dans tous les sens mais pourtant on ne craint jamais l’overdose grâce à sa réalisation inspirée qui ne nous offre jamais deux fois la même scène. Un scénario redoutable qui repose sur trois personnages clefs évitant ainsi l’opposition manichéenne trop facile et offrant de jolies possibilités narratives. Les acteurs sont impeccables, Song Kang-Ho tire son épingle du jeu en cinglé et apporte une dose d’humour bienvenue, les deux autres (Jung Woo-Sung et Lee Byung-Hun à l’affiche du prochain film du réalisateur) en imposent par leurs charismes et leurs maîtrises. Pas de temps morts, des courses poursuites qui s’enchainent, le rythme se veut endiablé, le ton léger et savoureux. Une accumulation de scènes d’action épatantes sans jamais se prendre au sérieux, c’est assez joussif surtout qu’on a du mal à en deviner l’issue... Un peu plus de deux heures qui passent alors en un souffle.. C’est du grand spectacle !