Reggae
Le 24 septembre 2002
Le concert "officiel", véritable dynamitage des albums studio de reggae sud-américain.
- Artiste : Chao, Manu
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Après de nombreux CD pirates disponibles sur internet, voici le concert "officiel" de Manu Chao et son groupe Radio Bemba, enregistré à la Grande Halle de La Villette en 2001. Le reggae sud-américain des albums studio est dynamité dans toutes les directions, comme aux grandes heures de la Mano Negra.
Quoi que l’on puisse penser des albums Clandestino et Próxima Estación : Esperanza, leur son économe et vite délayé est à mille lieues de la furie qui a pris d’assaut les scènes du monde entier lors des concerts de Radio Bemba. Une véritable machine rodée au fil des années, à la façon des shows de James Brown ou George Clinton, proposée avec une spontanéité qui a remporté l’adhésion de tous les publics.
Le tout laisse peut-être peu de place aux débordements incontrôlés, mais joue avec tant de génie sur l’effet de surprise qu’on ne peut rester que la mâchoire pendante à la fin d’un tel tour de force. Un Bienvenida a Tijuana accompagné d’une seule guitare et d’un accordéon ouvre le concert sur un ton proche de l’original. Mais il s’efface tout de suite devant un Machine Gun qui comme beaucoup de titres, par la suite, se termine dans un ska explosif. Un sens de la dynamique propre aux meilleurs concerts de rock ou de ragga, culte de l’ego en moins. Manu Chao, dont la petite stature est à peine notable sur scène tant qu’il ne se met pas à sauter en l’air comme un haricot mexicain, a le bon goût de ne pas se prendre pour un Bob Marley latino. Au lieu de délivrer des slogans prophétiques à qui veut l’entendre, il se contente, un mois après les événements du G8, de hurler "Massacre à Gênes !" sur Que Paso Que Paso sans jamais couper le flot du concert.
Conçu comme un véritable mix, le concert mêle tubes de la Mano Negra (Mala Vida, King Kong Five mélangé avec Magic Dice, un autre morceau de Puta’s Fever) et morceaux de ces dernières années dans des versions méconnaissables et dépassant rarement les deux minutes, séparés par une foule d’interludes récurrents. En particulier le thème dit Radio Bemba, qui rythmait déjà les concerts de la Mano il y a dix ans. Ces enchaînements, parfaits sur scène, sont malheureusement sabotés sur ce disque par un séquençage brutal et bâclé.
Quand Minha Galera, métamorphosé en émouvante ballade rurale brésilienne annonce la fin du concert, on est heureux d’avoir échappé à Me Gustas Tu, une des scies les plus fatigantes de l’année passée. En revanche les fans du "bling !" de jeu vidéo omniprésent sur les disques de Manu Chao ne seront pas déçus. Ce gimmick revient régulièrement pendant tout le concert, seul souvenir de l’atmosphère ludique des albums studio.
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