R.U.S.T. Tome 3 White Strike : la chronique BD

La trilogie RUST touche à sa fin. Trois tomes au format hybride, mélange raffiné du comic et du manga, mosaïque de couleurs qui s’achève dans le sang et les larmes. Pour une histoire qui parlait d’humanité parquée sous-terre par des extraterrestres mutants, dont le dernier espoir reposait sur des psychopathes meurtriers, le final se devait d’être à la hauteur du concept de base. Ce que tout le monde attend, c’est la « White strike », assaut qui doit avoir lieu contre le chef des S-Cat. Avant cette dernière mission, il faudra passer par de nouvelles trahisons, d’ultimes révélations et quelques confrontations. Ces éléments étaient attendus, ils sont bien au rendez-vous : alors certes, le méchant n’était pas le vrai vilain de l’histoire, mais bon, rendre des tueurs en série sympathique, ce n’était pas non plus le but véritable de cette histoire. Le savant mégalomaniaque qui pense avoir la solution pour sauver le monde, il fallait également s’y attendre. Par contre, et on évitera le spoiler, le destin de Becky est quelque peu surprenant, surtout que les derniers chapitres modifient la perception du lecteur. Deux narrations se chevauchent dans un épilogue finalement assez long, et tout n’est pas réglé, mais c’est bien mieux ainsi. Un monde aussi abîmé ne méritait pas une happy end hollywoodienne, catégorique et unique.

© Delcourt

Graphiquement, RUST s’achève avec son style propre : claque colorée, personnages souriants mais flippants, ambiance de fin du monde technophile... Merveilles de technologie biomécanique, ces méchas bien mangas s’agitent de manière très fluide, mais du coup certaines scènes de combat perdent de la cohérence. Les planches où deux monstres s’opposent sont parfois un peu trop colorées, les membres s’entremêlent sans que l’on comprenne lequel des deux a l’avantage sur l’autre. Une confusion qui met à mal la principale attraction de cette série : la bataille de géants quasi magiques. Pour autant, RUST signe une belle performance, celle d’apporter un caractère original à ce genre.

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Ce tome 3 arrive avec son lot de surprises, qu’elles soient décevantes ou quelques unes (tout était possible depuis le début pour piloter les robots...) ou simplement géniales pour la plupart (quel sera le sort du nouveau né de Becky...). Une trilogie qui peut se prolonger, qui a bien décrit les éléments qu’elle introduisait, qui semble définitivement équilibrée.