Jeune talent - Rock français
Le 10 décembre 2002
Reflet distordu mais juste de notre société, sur fond de rock technoïde incisif et barré.
- Artiste : Prohom
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Textes abrasifs, fatalistes, violents... Les qualificatifs sont nombreux à l’écoute de cette bizarrerie. Tel un compagnon dédié à l’outil sonique, Philippe Prohom signe ici un premier album unique, un reflet distordu mais juste de notre société sur fond de rock technoïde incisif et barré.
Il aura fallu du temps à Philippe Prohom pour se détacher du magma informe et anonyme des auteurs-compositeurs-interprètes qui peuvent avoir un jour de l’avenir. Bercé par AC/DC, The Cure et Depeche Mode et après quelques projets avortés, Prohom décide de prendre la route en 94, ses compositions sous le bras. Après trois ans de travail, de recherche et de doute, il trouve les clés de son univers musical et décide de produire ses morceaux à sa manière. Insertion de l’électronique, collaboration avec un guitariste et un percussionniste, résidence de création dans un théâtre, Prohom commence à tourner.
Deux Ep’s, un nombre astronomique de concerts et quelques collaborations théâtrales plus tard, le groupe se fait enfin repérer par une major, qui charge Phil Délire (Noir Désir, Bashung, Indochine) de la production d’un premier album. Onze morceaux choisis parmi 36. Onze compositions "borderline", tendues à l’extrême, traitant pêle-mêle d’alcoolisme, de pédophilie, du racisme et de la connerie humaine. Fataliste, Philippe Prohom ? Pas vraiment... Plutôt excellent lecteur du genre humain. Quel que soit le sujet traité, il ne juge pas et ne fait jamais preuve de voyeurisme. Précis dans ses narrations et dans les sentiments exposés, Prohom joue. C’est un acteur, capable de se travestir et de sortir l’essence de ses personnages.
Fort dans ses textes, ce premier album étonne aussi par sa qualité musicale. Savant mélange de rock et d’électro, l’écriture fine et les arrangements omniprésents posent le décor. Loin des formats prédéfinis et aseptisés dictés par les majors et MTV, Prohom crée un mélange inétiquetable, aussi séducteur que Head Like A Hole de Nine Inch Nails, les expériences électroniques de Bowie ou le premier Senser. Certains morceaux, composés à l’origine pour clarinette et piano (Le concours), se retrouvent ici réarrangés avec un parti pris "techno-glacial", donnant la distanciation nécessaire pour aborder les textes violents de Prohom. Une utilisation intelligente des nouvelles technologies, au profit de l’acte artistique.
Aujourd’hui Philippe Prohom a décidé de nous dévoiler une de ses facettes, taillée entre les samples et les guitares. La suite de l’histoire sera peut-être écrite sur fond de musique acoustique, mêlant quatuor à vent et piano. Et c’est là que réside la force de Prohom, surprendre et montrer qu’il est toujours vivant.
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