Nabe au pays de l’or noir
Le 12 novembre 2003
Nabe part en Irak afin d’y rédiger un roman. Réputation oblige, le texte est polémique et sous influences.
- Auteur : Marc-Edouard Nabe
- Editeur : Les Editions du Rocher
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Depuis quelques temps, Nabe a délaissé l’écriture de son journal intime pour publier des romans. Des romans qui mettent en scène Marc-Edouard Nabe, un écrivain qui ressemble à Dustin Hoffman, et qui a délibérément choisi de se rendre en Irak afin d’y écrire un livre. Là où se doit d’être un écrivain en ces temps de guerre, pour "venir en pleurer de rage".
De Damas, Nabe prend un taxi pour se rendre à Bagdad en compagnie d’une danseuse, Schéhérazade. Celle qui va le guider, l’accompagner. La danseuse fantasmée, "penseuse du ventre", qui ne va pas le lâcher d’une semelle. En Irak, le spectacle est affligeant. Quelques cadavres fument encore, les boucliers humains errent dans les rues et les journalistes, tous pays confondus, écoutent et reprennent docilement la propagande dictée par les Américains.
Mais pas de ça chez Nabe ! Si les journalistes, ces "dramatiseurs de dépêches", ne sont pas foutus de faire correctement leur boulot, l’écrivain va s’en charger ! Mettre les pieds dans le plat, se rendre là où les Occidentaux sont "persona non grata". Avec sa danseuse, toujours, entre nuits d’amour et journées de guerre. Arpenter le pays où tout a commencé, le berceau biblique, sous les bombes et la poussière.
Un mélange permanent de fantasme et de réalité... Voilà la définition du roman selon Nabe. C’est vrai qu’il voue une admiration sans bornes à Céline. Et il est impossible de ne pas voir dans ce Printemps de feu un travail comparable à celui que Céline avait effectué en rédigeant D’un château l’autre. Schéhérazade, la Lili orientale, dévouée, attentive, salvatrice. Les protagonistes du roman aussi, oscillant toujours entre démesure, grotesque, caricature et folie, mais conservant une part de crédibilité indispensable. La description d’un pays ravagé par la guerre, d’une population en proie à la déroute, d’une vision et d’une analyse imbibées d’un total parti pris (qui n’a rien de surprenant quand on connaît Nabe). La comparaison s’arrêtera là et on ne se hasardera pas à parler de style. Un Printemps de feu qui ne manque ni d’éclat ni de flammes. En attendant l’été...
Marc-Edouard Nabe, Printemps de feu, Éditions du Rocher, 2003, 297 pages, 20 €
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