Pink Floyd, la totale – la critique du livre

Notre avis : La collection La Totale est déjà forte de trois volumes qui ont marqué à vie les fans des Beatles, des Rolling Stones et de Bob Dylan. Le procédé est aussi simple qu’ambitieux, à savoir expliquer l’œuvre intégrale d’un artiste en l’analysant chanson par chanson dans l’ordre chronologique. Les amoureux de rock progressif seront donc heureux de savoir que le prochain volume à paraître le 4 octobre 2017 sera consacré au mythique Pink Floyd, écrit par Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin. Nous avons pu feuilleter et lire une grande partie de cet ouvrage volumineux de 608 pages où le texte est abondant et nous vous livrons donc nos impressions.

Tout d’abord, il faut évoquer la beauté de l’objet puisque ce livre imposant doit impérativement être lu sur une table. Il s’agit d’une œuvre compacte, lourde et richement illustrée qui séduit immédiatement l’œil et fera assurément partie de vos beaux livres de collection. Mais ce qui est le plus fascinant, c’est ce sentiment de posséder une Bible qui vous dira tout, et même plus, sur votre groupe préféré, avec un luxe de détails absolument incroyable.

Cela commence par une introduction qui revient sur la création du groupe avant ses premiers enregistrements. Puis, les auteurs se concentrent sur les premiers singles, avant de plonger dans la richesse des albums du groupe. A chaque 33 tours, une présentation générale est faite du contexte d’enregistrement, des relations entre les membres du groupe, mais aussi de la réception critique et commerciale de l’album en question. Une fois cette présentation globale effectuée, les auteurs détaillent la création de chaque chanson, y compris les petites transitions d’une minute caractéristiques des albums conceptuels du groupe. C’est là que le luxe de détails laisse pantois. A chaque titre, on nous explique qui en est l’auteur, ce que peuvent bien signifier les paroles (souvent nébuleuses dans le cas des premiers albums psychédéliques) et ce qui a pu les influencer. Puis, on entre dans la partie musicale avec les jours et heures d’enregistrement des morceaux, puis une analyse formelle approfondie concernant les instruments employés, les effets de distorsion utilisés et j’en passe. Enfin, les auteurs se risquent même à donner un avis sans concession sur les titres, n’hésitant pas à saluer des morceaux parfois méconnus et à réévaluer à la baisse certains titres dispensables. On apprécie cet exercice qui consiste à ne pas déclarer que chaque morceau est nécessairement une pépite afin de ne vexer aucun fan.

Au passage, le livre s’arrête également sur des acteurs fondamentaux de l’histoire du Floyd comme certains ingénieurs du son ou collaborateurs de l’ombre. Il montre également la place importante – et différente – jouée par chacun des membres du groupe dans la création du son Pink Floyd, que ce soit la rêverie poétique déglinguée d’un Syd Barrett, la folie engagée (et enragée) d’un Roger Waters, l’amour du blues d’un David Gilmour, les influences jazz et classiques de Richard Wright et la rythmique si spécifique de Nick Mason.
On ne saurait trop vous conseiller de lire ce livre magnifique tout en écoutant en parallèle les morceaux en question, de façon à les redécouvrir sous un autre angle, sans doute plus technique et intellectuel. Bref, il s’agit d’un moyen comme un autre de se replonger pleinement dans la discographie ô combien passionnante d’un des groupes les plus importants des années 60-70 sans qui la face du rock n’aurait pas été la même.