Picolette - La chronique BD

Il y a une volonté forte de la part de l’auteur, avant de raconter une histoire du point d’un oiseau, même si cette narration sympathique est au niveau des meilleurs Disney, de vouloir avant tout faire découvrir un pays, une culture, une faune. Un coin du monde nommé Surinam, avec un petit village si bien décrit qu’on se demande si Levi-Strauss n’était pas au scénario, et surtout la particularité des oiseaux nommés picolettes, véritables emblèmes et champions d’un forêt et de tout un peuple. Les péripéties vécues en seconde partie de l’oeuvre, avec Joey et Bianca, sont finalement assez anecdotiques après le dépaysement opéré par la première partie.

Laure Garancher / Delcourt

Le dessin, à l’aquarelle la majeure partie du temps, est là encore plein de charme pour détailler la forêt, sa faune et ses autochtones. Les amateurs d’ornithologie seront ravis par les pages qui sculptent avec couleurs et traits précis leurs espèces favorites et exotiques, car c’est un vrai carnet de croquis qui semble parfois apparaître, mangeant la narration sans l’occulter totalement. Cette dualité fait cependant la force de cet album, dont la teinte verte de couverture n’est pas usurpée.

Laure Garancher / Delcourt

Construite sur un récit plutôt tendre, malgré quelques éclairs de réalisme et de fait de société, voire de sociologie, Picolette est avant tout un livre sur une race d’oiseau sublime, dont on ne peut écouter le ramage, mais contempler avec délice le plumage.