The soundtrack of our summer.
Le 9 juin 2017
Spleen et ravissement dans cet hymne à l’Italie sous Prozac par les Français de Phoenix, plus pertinents que jamais à l’issue de leur deuxième décade de carrière.
- Genre : Vidéo-clip
- Plus d'informations : Le site officiel de l’artiste
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Subjectivement, d’aucuns pourraient qualifier la pochette du dernier album de Phoenix laide comme les sept péchés capitaux. On ne l’imaginerait même pas en format CD. Mais n’est-ce pas là un peu la marque de fabrique du groupe français Phoenix ? Ces chantres de la French Touch depuis une vingtaine d’années, ces dignes représentants nos couleurs un peu partout à l’international, ne se sont jamais distingués par la qualité de leurs visuels. La pochette de leur virage dans le synthétique au détriment des racines moins rock, Bankrupt !, et sa nature morte d’un pop art contestable, était édifiante de kitsch, mais le son était tellement bon !
Dans leur déclaration d’amour à l’Italie a priori clichetone à la lecture du titre, Ti amo, le quatuor poursuit un peu plus sa voie vers une synthpop libératrice, aux légers accents rock par moments.
Pour appréhender l’été, rien de plus frais, généreux en émotions franches et éthérées que cet enchaînement de dix morceaux aux airs de vacances. Avec l’enthousiasme onirique d’M83 et l’esprit rêveur des Air, le groupe Phoenix ose la fronde par la dolce vita, pour entretenir sa passion avec une Italie de nostalgie sublimée. Thomas Mars est à l’aise dans ce vagabondage synthétique comme Biolay a pu l’être sous le soleil argentin.
Tuttifrutti ravive l’Italodisco estivale des années 80, Ti amo, malgré sa positivité, n’en est pas moins empreint d’une tonalité plus hargneuse, celle d’une production cinématographique transalpine des années 70, avec ses loops psychédéliques que n’auraient pas reniées les Goblins.
Malgré l’éternelle brièveté des morceaux du groupe, les constructions mélodiques sont alimentées de trouvailles musicales qui offrent une multitude de directions aux morceaux dans le genre central décliné : la variétoche ritale sous Prozac (le final Telefono est un remède immédiat au marasme ambiant). On aimerait bien connaître l’avis de Sofia Coppola, légitime de Thomas Mars, sur ce projet qui est un concentré de bonheur dont la beauté confine parfois au délices du spleen (Via Veneto).
The soundtrack of our summer, sans nul doute.
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