Père Noël : origines - la critique

Une petite pépite humoristique en provenance de Finlande, alliant aventures et fantastique, qui démystifie le côté féerique et enchanteur qui a trait au Père Noël. Soit un conte de Noël dynamité à la sauce horrifique !

L’argument : Dans le Grand Nord finlandais, une équipe de chercheurs américains vient de découvrir ce qui pourrait bien être la tombe du Père Noël et s’apprête à dévoiler au monde la face cachée de ce personnage de légende.

Notre avis : Les Finlandais ont le sens de l’autodérision, il suffit de voir le cinéma de Kaurismäki pour se faire une idée, et c’est encore moins Père Noël : origines qui pourrait venir formellement démentir cette allégation... Avouons-le, il fallait oser dynamiter l’image gentillette que constitue le mythe national le plus célébré de par le monde, lequel prend ses origines au-delà du cercle polaire arctique, quelque part profondément enfoui dans le roc du Korvatunturi, connu selon la légende ancestrale comme l’antre du Père Noël. Là où l’honneur est sauf, c’est que les briseurs de l’usine à rêves (les "profanateurs de sépulture") sont Américains et travaillent pour une multinationale venant perturber la vie paisible d’une communauté laponne (entièrement masculine) d’éleveurs de rennes dont le cheptel est brusquement décimé suite aux explosions successives de la colline, sise à la frontière finno-russe. Fort du succès populaire de ses deux courts métrages sur la toile, le néophyte Jalmari Helander voit grand et décide d’enclencher la vitesse supérieure en s’attelant à un format long de ceux-ci. Indéniablement, il en ressort que le cinéaste finlandais a été nourri durant sa plus tendre enfance de productions spielbergiennes telles que Gremlins, Les Goonies et Le secret de la pyramide, pour ne citer que les plus notoires. Un cran au-dessus de Troll hunter concourant dans le même registre surréaliste, la saveur de ce grand petit film à l’humour noir délicieux où le fantastique se mêle à l’action est à chercher du côté de son héros dont le jeune âge ne l’empêchera pas d’aller à la rescousse des enfants du village local retenus par une horde d’elfes ayant l’apparence de vieillards barbus habillés dans leur plus simple appareil. En toile de fond, le réalisateur met en scène l’épreuve initiatique que doit affronter Pietari, orphelin de mère, et son aptitude à affronter le monde des adultes coïncidant avec les désillusions relatives à la conception erronée que les enfants se font du Père Noël. Au terme d’innombrables péripéties, n’évitant pas certains raccourcis en début de récit, les victimes de la mondialisation rendront la pareille au patriotisme défendu par l’Oncle Sam grâce à une conclusion des plus délectables mais non moins immorale prônant un commerce mercantile et revanchard en réponse au Père Noël de Coca-Cola ! Refuser le rendez-vous avec le Père Noël avant l’heure (des fêtes de fin d’année) apparaîtrait comme un caprice d’enfant...