Le diable au corps
Le 31 juillet 2024
S’effaçant devant la mémoire de l’artiste, le film cite explicitement Cocteau et distille dans ces instants une réelle émotion.
- Réalisateur : Arielle Dombasle
- Acteurs : Grégoire Colin, Hélène Fillières, Julie Depardieu, Arielle Dombasle, Patrick Mille, Audrey Marnay, Élodie Navarre, Valérie Donzelli, Philippe Katerine, Jérémie Elkaïm, Marisa Berenson, Anna Sigalevitch, Samuel Mercer, Virginie Thévenet, Yannik Mazzilli
- Genre : Drame, Comédie musicale, Expérimental, LGBTQIA+
- Nationalité : Français
- Distributeur : Margo Cinéma
- Editeur vidéo : Épicentre Films Éditions
- Durée : 1h18mn
- Date de sortie : 2 octobre 2013
- Festival : Festival de Cannes 2013
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Les amours contrariées de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, au début des années 20. La mort de Radiguet qui fait sombrer Cocteau dans l’opium.
Critique : On pouvait attendre le pire de cet hommage à Jean Cocteau, parsemé de scènes musicales, venant de la part d’Arielle Dombasle, comédienne subtile pour Rohmer ou Cédric Kahn, mais auteure d’un peu convaincant Les Pyramides bleues, premier long métrage tarabiscoté qu’elle réalisa en 1988. La bonne surprise n’en est que plus agréable et l’on est séduit par la modestie et le format du projet (soisante-dix-huit minutes), qui tempère une certaine surcharge décorative. La cinéaste et son scénariste Patrick Mimouni évoquent les amours difficiles de Jean Cocteau (Grégoire Colin) pour Raymond Radiguet (Samuel Mercer), l’auteur du Diable au corps, filmé ici comme un jeune écrivain opportuniste et inconscient, abusant de la bienveillance du poète et l’initiant aux délices et dangers de l’opium.
- Copyright Margo Films
Le film se veut déstructuré dans sa narration, alternant le souvenir de la première rencontre sur la plage (influence manifeste de Mort à Venise), le traitement médical de Cocteau dans un centre de soins et les apparitions de l’entourage des deux hommes. On y croise le romancier Maurice Sachs (Niels Schneider, des Amours imaginaires), ainsi que des aristocrates protectrices, dont la vicomtesse de Noailles (Hélène Fillières) et la marquise Casati (Marisa Berenson, plus détendue que dans Barry Lyndon...) On est en pleines Années folles, avec ses querelles entre académiques et avant-gardistes et, au sein de ceux-ci, entre surréalistes et symbolistes...
- Copyright Margo Films
Arielle Dombasle choisit seulement d’effleurer cet aspect, de même qu’elle ne cherche ni le pathos ni la romance gay en filmant les rapports tendus entre deux jeunes gens ivres d’art et de vie. On appréciera les digressions révélant le goût de la réalisatrice pour le chant ainsi que ces discrets hommages à Méliès et bien sûr l’auteur d’Orphée. S’effaçant alors devant la mémoire de l’artiste, le film cite certains de ses écrits en voix off et distille dans ces instants une réelle émotion.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.