Le 30 novembre 2018
La première collaboration du mythique duo Jackson/Jones. Sans doute le meilleur album du King Of Pop.
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Notre avis : Emancipé de ses frères, qu’on ne présente plus, Michael Jackson donne enfin l’impression de démarrer une carrière solo avec une oeuvre qui retrouvera, au fil du temps, la place qu’elle méritait, c’est-à-dire la meilleure. Les fondements du style Jackson, magnifiés par la production du mythique Quincy Jones, s’incarnent dans un son Motown, couplé à des rythmiques disco, le tout sur un tapis de mélodies pop. Ce syncrétisme musical participera bien sûr au succès de cet album qui se vendra à plus de vingt millions d’exemplaires à travers le monde, même si l’artiste aura en travers de la gorge l’unique récompense aux Grammy Awards de 1980, dans la catégorie r’n’b et soul. Il prendra sa revanche quatre ans plus tard, en devenant tout simplement le tycoon de la musique.
En attendant, Off the wall témoigne déjà d’une volonté de crossover musical par la variété de ses dix morceaux. Les cuivres se déchaînent dès la première chanson que Jackson introduit d’un cri libérateur, avant de poser sa voix en falsetto sur un background de disco-funk terriblement efficace. Le rythme ne faiblit pas avec "Rock with you" qui permet au chanteur de montrer toute l’étendue de son registre vocal, tandis que le mid-tempo du morceau annonce le redoutable Billie Jean. Si "Working Day and Night" s’avère une aimable sucrerie sur une cadence imitative, "Get on the floor" donne effectivement l’envie d’annexer une piste de danse, en suivant la ligne de basse du surdoué Louis Johnson, qui investira les futurs albums de Bambi. D’autres compositeurs, présents sur Thriller, sont déjà de l’aventure Off the wall : le premier d’entre eux, Rod Temperton, l’auteur du mythique "Give me the night" de Benson, signe le titre éponyme de ce premier opus, sorte de tube façon Wonder survitaminé, sur un velours d’harmonies vocales, cependant que little Stevie himself assure comme un passage de témoin avec un morceau qu’on jurerait issu du mythique Innervisions ("I can’t help it").
Une autre pointure s’invite dans le manège : l’ex-Beatle Paul McCartney qui ne s’embarrasse pas trop en la circonstance, puisqu’il refourgue une des plus faibles ballades de sa carrière, "Girlfiend", déjà enregistrée sur l’album des Wings, London Town, en 1978. Les deux se retrouveront, on le sait, pour le très facile "Say Say Say".
Lorsqu’il cède au sentimentalisme, Jackson donne l’impression de forcer le contrepoint. Mais sa voix est superbe et encore une fois, le travail de Quincy Jones ferait briller d’un éclat cristallin n’importe quelle maquette inachevée. Sans donner l’impression de déchaîner les grandes eaux de Versailles pour épater la galerie. C’est sans doute ce qui rend Off the wall si attachant : sa grâce ne dément pas sa profonde et évidente simplicité.
Off the wall, [Michael Jackson] (Epic Records/CBS), 1979.
1. Don’t Stop ’Til You Get Enough 6:05
2. Rock with You 3:40
3. Working Day and Night 5:14
4. Get on the Floor 4:39
5. Off the Wall 4:06
6. Girlfriend 3:05
7. She’s Out of My Life 3:38
8. I Can’t Help It 4:28
9. It’s the Falling in Love 3:48
10. Burn This Disco Out 3:38
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