Le 18 avril 2018


- Scénariste : Kirkman, Robert>
- Dessinateur : Lorenzo DE FELICI
- Collection : Contrebande
- Genre : Fantastique, Science-Fiction
- Editeur : Delcourt
- Famille : Comics
- Date de sortie : 7 mars 2018
- Durée : T.1
La nouvelle série labellisée Kirkman, c’est une chanson douce à lire !
Résumé : Lorsque la moitié de la ville de Philadelphie a disparu, aspirée vers une autre dimension chaotique, personne n’a cru pouvoir retrouver les citoyens disparus dans une catastrophe incomprise. Pas Nathan Cole, qui a trouvé le moyen de basculer entre les dimensions et s’échine à retrouver des survivants, quatre ans après l’accident.
Voyage inter-dimensionnel, faune et flore hostiles et difformes, rédemption et salvation, les ingrédients pour une nouvelle série à succès sont réunis dans ce premier tome d’Oblivion Song, la nouvelle série du scénariste de Walking Dead Robert Kirkman. C’est avec Lorenzo De Felici qu’il entame, connu notamment lui pour son travail sur Infinity 8 récemment. Un duo qui promet, et ces promesses sont nombreuses. Tout d’abord, un scénario qui devrait laisser la part belle au mystère. Certes, certaines réponses arrivent dès ce premier opus, à savoir si pourquoi Nathan continue d’explorer un monde en proie au chaos (qui pourrait faire penser aux mutations de l’univers Warhammer par certains aspects). Il cherche en effet son frère, et donc arrive la prochaine question : est-il encore en vie ? Spoiler alert, il arrive dans la fin de ce premier tome, ce qui ouvre le champ à de nombreuses analepses sur leur vie antérieure à la catastrophe. Car comme dans Walking Dead, si c’est l’action qui attire le chaland, avec ici une lutte sans merci entre animaux monstrueux contre survivants et explorateurs humains, c’est bien l’aspect psychologique qui le pousse à continuer. Les rescapés de ce monde étrange, lorsqu’ils reviennent sur Terre, peinent à se réadapter, chaque personnage de l’entourage de Nathan souffre à sa manière, chacun cache des peines ou des culpabilités, donnant un une la vie normale plus ardue à vivre que sur celle située dans l’univers cataclysmique et dangereux de la dimension parallèle. Un retournement de sentiment plus qu’intéressant, et bien exploité.
Le dessin n’est pas en reste, avec des couleurs qui joue sur une alternance de décors désertiques et d’animaux ou plantes presque fluos, avec moult effets de repoussoir presque maladroits, qui pourraient presque passer pour attirants, voire pas assez sérieux. Mais la tension provient en vérité plutôt des visages, souvent déformés par la peur, le remord ou les regrets, et c’est là que le coup de crayon qui pouvait sembler rapide de De Felici prend toute son épaisseur. Les personnages acquièrent ainsi rapidement un statut, devenant familiers en un rien de temps, tandis que le monde d’Oblivion (petite dédicace aux amateurs du jeu de la série Elders Scrolls du même nom...) devient un fond presque connu, notamment pour ceux qui apprécient les mondes post-apocalyptiques.
Dernière remarque toute personnelle, la chanson Oblivion du groupe Thirty Seconds to Mars colle parfaitement avec l’ambiance de ce comic, tant les paroles et les instruments semblent en adéquation avec ce qui est narré dans ce premier livre. Parfaite entrée en matière, avec ou sans la musique recommandée, Oblivion Song est une série à laquelle il va falloir impérativement s’intéresser.
162 pages - 16,50€