NPE - la critique de l’album

Notre avis : En 1997, Molvaer sort Khmer, son premier album. Ce Norvégien, moins connu à l’époque qu’un Jan Garbarek, secoue cette année-là le petit monde de l’électro-jazz. Aussi inattendu qu’original, mêlant avec une dextérité étonnante l’improvisation jazz et rythmiques électroniques envoûtantes, ce premier album devient rapidement un disque incontournable pour tout amateur de musique novatrice et aventureuse. Pour obtenir le résultat hypnotique de Khmer, Molvaer s’entoure des nouveaux prodiges de la scène nordique. Quelle heureuse idée.
Il transforme l’essai courant 2000 en publiant Solid Ether, un album jusqu’au-boutiste, naviguant entre jungle, rythmique obsédante et ambient. Pas de doute possible, tout comme Amon Tobin ou Bill Laswell, Molvaer a décider d’explorer entièrement la musique électronique contemporaine, tout en intégrant ses racines jazz. Cet album sera d’ailleurs remixé (Recoloured - 2001) par les meilleurs bidouilleurs du moment (Cinematic Orchestra, Funkstörung, Deathprod ou encore Bill Laswell ...).
Ce cru 2002 ne fait pas exception à la règle. NPE est un grand disque. La composition sublime y est beaucoup plus diversifiée que sur les autres albums. L’ouverture, Tabula rasa, donne parfaitement l’ambiance de cet album. L’enchaînement avec Axis of ignorance, favorise immanquablement la relaxation et l’écoute. Le reste du voyage est tout simplement magnifique. Les ambiances orientales sont confrontées à la violence des rythmiques industrielles et des guitares distordues dérange. La trompette planante de Molvaer apporte des espaces de respiration obligatoires, étant donné la densité des compositions. Durant l’heure que dure l’album, l’auditeur, comme happé, écoute, décortique et devient avide de toutes les subtilités glissées par le Norvégien dans ses compositions.

Le temps consacré à cet album est comparable à une longue inspiration. Aussi bénéfique qu’éprouvante. Si le grand Miles était encore de ce monde, il n’y a aucun doute : c’est vers ce genre d’expérience musicale qu’il se tournerait.