Le 25 novembre 2017
Dans la surproduction évidente, le frangin de Liam n’échappe pas au sentiment de déception. Comme si ses auditeurs étaient toujours à chasser le passé.
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Notre avis : It’s a beautiful world est notre titre coup de cœur sur le 3e album solo de Noel Gallagher. 5’17 d’expérimentation pop qui s’élève vers un oxymore de grandeur. Gallagher est-il pourtant persuadé de la beauté de notre monde ? On y sentirait poindre une certaine ironie dans celui qui pourtant livre là un album au premier degré artistique, dans la contemplation de sa perfection.
Celui qui a viré quinquagénaire cette année revient fort de son tempérament avec les High Flying Birds (trois anciens de Oasis) pour un album ouvert sur la diversité collaborative, puisqu’il n’en est plus l’unique producteur (le producteur électro David Holmes est de la transe) ; il peaufine l’art du retour.
Le successeur de Chasing Yesterday qui avait été un sacré carton à sa sortie, en 2015, propose son lot de morceaux costauds, The Man who built the moon et sa progression tout en noirceur et en cacophonie, le mélodieux Black white Sunshine, l’envolée irrésistible de She taught me how to fly. Pourtant, en 11 morceaux, dont deux instrumentaux encombrants dans ce contexte (interlude + End credits), on peut se sentir un peu déconcerté par le projet. Non qu’il ne manque de densité : la production de If love is the law, dans lequel collabore Johnny Marr, ou l’ouverture progressive de Fort Knox, qui s’épanouit dans la musique du monde, en sont la preuve ; mais quand quelques morceaux déçoivent, on reste sur du peu dans le trop-plein. Le groovy Holy mountain, et ses airs de feel-good track irrésistible, évoquent bien trop un morceau mineur d’Oasis (Roll With It, en l’occurrence) ; et le middle-track Be careful what you wish for, pur morceau de soul psyché seventies, assène un coup de mou à l’écoute dans le projet dans sa continuité.
Soignant sa production avec une minutie qu’on ne lui connaissait pas, lui conférant une texture éloignée du tout-venant de la Britpop actuelle, Noel passe à côté de l’album foudroyant. Who Built the Moon laisse dans l’expectative là où le roublard Liam Gallagher, en se contentant de faire revivre la rente d’Oasis, nous gavait de séduction, un mois plus tôt, avec As you were. Le temps donnera sûrement raison à l’aîné, mais sur l’instant, la densité n’étoffe pas le plaisir réel de la découverte et l’on a déjà l’impression d’avoir fait le tour de son astre.
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