Pas de chichis
Le 22 avril 2005
VV et Hotel repartent sur la route avec un rock sexy et rugueux.
- Artiste : The Kills
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Depuis 2001, la grande highway du rock’n’roll n’est plus aussi tranquille. Un couple y sévit périodiquement afin de rappeler deux ou trois choses importantes sur le rock : mort des artifices et bravade des interdits, là où on porte désormais petite veste cintrée et mèche lustrée. Avec No wow, VV et Hotel repartent sur la route et guettent les âmes perdues, à qui ils réservent coups de lames tranchants et murmures sexy.
On avait quitté les territoires sombres de Keep on your mean side au détour d’un folk décharné, tendu sur le vide. Lorsque ce nouvel opus débute, c’est en pleine new wave que l’on retrouve le duo : le son reste minimaliste, rugueux, mais des beats électros viennent désormais déchaîner l’enfer comme sur ce premier No wow qui, dans un monde idéal, pourrait être leur propre Seven nation army. Un morceau imparable, tout comme The good ones où la voix tour à tour câline et dominatrice de VV lui permet de prendre toute sa dimension de performer rock, désormais égale des Karen O-Yeah Yeah Yeahs ou autres Shirley Manson-Garbage. Plus loin, un Dead road 7 déroule le fil de la perdition : au bout de la route, les rêves s’évanouissent et les êtres meurent. Comme dans un bon vieux thriller des 70’s, le tueur en série n’est jamais très loin, et on sait bien qu’à la fin, il n’y a que l’héroïne qui s’en sort.
Le diptyque I hate the way you love 1 & 2 est une autre réussite du disque : alternant cassure et apaisement, les Kills y dévoilent leur goût pour la thérapie de couple. Après l’éclat du dernier affrontement, l’un et l’autre se retrouvent, encore meurtris, mus par quelque chose d’indéfectible - l’amour ? - pour entamer la seconde partie du disque. Celle-ci renferme deux morceaux maîtres, Ticket man, et surtout Rodeo town qui sonne comme un standard folk intemporel : baigné dans un nuage acoustique, le morceau s’emballe alors pour devenir plus entêtant que les comptines de votre petite cousine. Au final, quelque chose est en train de changer chez M. et Mme Kills : l’écriture prend des contours mélancoliques inédits, presque désespérés parfois. Le spectacle n’est plus - No wow - puisque seule compte l’aventure d’un quotidien indéfini, telle celle évoquée par les Kerouac ou Burroughs de la beat generation. Et tant pis si la rédemption attendue au bout de la route n’a pas lieu.
Ceux qui pourront bientôt voir The Kills sur scène - le 21 avril au Printemps de Bourges et le 3 juin à la Cigale - devront prendre tout de même quelques précautions. N’être pas trop prèq de la scène si possible, les embrassades de VV et Hotel risquant d’enflammer au troisième degré les sens des plus téméraires. On se souvient de performances particulièrement abrasives du duo, avec en sus, le charme sexy en diable de VV la chanteuse. Attention donc au risque de combustion spontanée.
No wow - The Kills (Domino/Pias)
Tracklisting :
1 No wow
2 Love is a deserter
3 Dead road 7
4 The good ones
5 I hate the way you love
6 I hate the way you love part II
7 At the back of the shell
8 Sweet cloud
9 Rodeo town
10 Murdermile
11 Ticket man
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