Nick’s Movie - Nicholas Ray, Wim Wenders - critique

Critique : Quelques années plus tôt, Nicholas Ray, l’un des cinéastes préférés de Wim Wenders, à qui l’on doit notamment La fureur de vivre (Rebel without a Cause 1955), avait accepté de jouer un petit rôle dans son film L’ami américain (Der amerikanische freund 1977). Dans cette fiction, il interprétait un peintre faussaire reclus dans un appartement new-yorkais où Dennis Hopper venait le retrouver.

Dans la réalité, le réalisateur allemand va aussi retrouver son ami chez lui à New York. C’est Nicholas Ray qui lui a demandé son aide pour tourner un film commun où ils se filmeraient l’un l’autre.
Il en résulte une œuvre documentaire tout à fait inhabituelle et émouvante, où l’on va quasiment assister aux derniers jours du réalisateur américain. Ray, déjà bien diminué, continue pourtant à donner des cours dans une université (on y verra un extrait de l’un de ses films, Les indomptables, The Lusty Men, datant de1952 et interprété par Robert Mitchum), ou encore à mettre en scène une pièce de théâtre.

Wim Wenders est discrètement présent, avec les proches de Ray, écoute et aide son ami sans jamais le dissuader de quoi que ce soit. Il va juste s’absenter rapidement pour un aller-retour à Hollywood où il.doit préparer son prochain film tourné aux États-Unis, et qui deviendra Hammett (1982).

Sans voyeurisme, ce testament coréalisé, voulu par Nicholas Ray, est un véritable hommage au cinéaste et à son œuvre. Sur la dernière image où il apparaît, concentré dans le fauteuil d’un théâtre, il dira simplement : "Cut". Il décédera le 16 juin 1979, bien avant la sortie du film.