Le 18 octobre 2022
Un jeune éleveur du Sud, spolié par l’armée nordiste, décide de se venger en dévalisant des banques avec son frère. Nicholas Ray, contraint par Hollywood, propose un western bancal mais néanmoins traversé de quelques scènes mémorables.


- Réalisateur : Nicholas Ray
- Acteurs : Hope Lange, John Carradine, Robert Wagner, Jeffrey Hunter, Agnes Moorehead, Alan Hale Jr., Jason Wingreen
- Genre : Biopic, Western
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Théâtre du Temple, 20th Century Studios
- Durée : 1h32mn
- Reprise: 4 avril 2007
- Titre original : The True Story of Jesse James
- Date de sortie : 3 juillet 1957

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Résumé : En 1876, les frères James (Robert Wagner et Jeffrey Hunter) et leur bande, ratent une attaque de banque et sont mis en déroute par le shérif de la ville et son équipe. Les deux hommes avec un seul comparse, se retrouvent seuls dans une grotte, et se remémorent leur parcours de hors-la-loi.
Critique : Nicholas Ray, à l’époque déjà cinéaste reconnu, notamment pour le fameux et flamboyant Johnny Guitare (1954) pour ne parler que de western, accepte de réaliser un remake du film de Henry King Le brigand bien-aimé (Jesse James 1939) avec Tyrone Power et Henry Fonda qui incarnent les deux frères hors-la-loi.
Malheureusement, ses producteurs hollywoodiens vont lui imposer de reprendre le scénario original de la première version due à Nunnaly Johnson contre sa volonté. Son idée d’une nouvelle version basée sur une histoire rythmée par les couplets de la chanson de Woody Guthrie Jesse James sera donc refusée. Dans cette optique, il avait souhaité proposer le rôle principal à Elvis Presley, qui le rapprochait des jeunes héros familiers de son univers. Ce projet jugé saugrenu ne fut pas non plus retenu.
Contraint à construire son film comme une de longs flash-back donnant le point de vue de plusieurs protagonistes, celui-ci est déséquilibré la plupart du temps. Seules quelques scènes mémorables réussissent à sauver l’ensemble : l’ouverture avec le braquage raté, l’attaque du train, la punition sadique infligé au héros encore jeune, ou encore la dernière rythmée par la chanson d’un guitariste noir et aveugle, symbolisant le statut immédiat de légende du brigand bien-aimé.
Robert Wagner et Jeffrey Hunter ne possèdent pas non plus le charisme de leurs prestigieux prédécesseurs.
Reste le western curieux et bancal, mais pas forcément désagréable, d’un cinéaste à la filmographie étonnante, régulièrement contrarié comme ce fut largement le cas ici.