Noir est sa couleur
Le 13 octobre 2016
Le nouvel album de Nick Cave, entouré de ses fidèles complices des Bad Seeds, est d’une noirceur absolue. L’émotion finit par percer au long de ces huit titres récitatifs au parfum dépressif.
- Durée : 39mn
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Nick Cave n’est pas connu pour être un joyeux drille et sa musique ne pourra jamais égayer une soirée entre amis, mais son dernier opus, paru au début du mois de septembre dernier, fait partie de ses plus sombres. Il s’agit du premier disque à paraître depuis la disparition brutale de son fils de 15 ans en juillet 2015 des suites d’une chute accidentelle du haut d’une falaise occasionnée par une ingestion de LSD. Autant dire que ce terrible drame imprègne chaque fibre de ce nouvel album constitué de huit titres qui sont tous en mineur et marqués par une ambiance sépulcrale.
Pas facile de pénétrer dans ces 39mn d’une noirceur absolue. Voilà pourquoi nous avons préféré rédiger cette chronique une fois totalement immergés dans ces huit titres qui évoquent bien entendu la disparition, l’absence des êtres chers et une possible renaissance au bout de ce chemin de croix. Peu mélodique et finalement peu porté sur la musique – qui constitue essentiellement une ambiance éthérée – cet album est centré sur la voix de Nick Cave. Celle-ci est avant tout posée sur des textes tortueux qui sont récités, comme aux plus grandes heures du groupe, avant de se faire plus fragile, voire brisée sur le bouleversant I Need You.
Autant le dire tout de suite, le début de l’album est un peu rude à la première écoute et si l’on excepte l’excellente ouverture avec Jesus Alone, puis le planant Rings of Saturn, on est globalement moins emballés par Magneto et surtout le très jazzy Anthrocene. Toutefois, la galette se termine sur trois perles qui font partie des meilleures créations du chanteur et de son groupe. Cela commence par la magnifique incantation I Need You qui place l’émotion assez haute pour tous les amoureux d’ambiances sombres et mortifères. Là aussi, il faut plusieurs écoutes pour en goûter tout le sel. On enchaîne aussitôt avec l’une des plus belles découvertes de l’album et son bouleversant Distant Sky qui s’approche des créations de Lisa Gerrard et de Dead Can Dance. La voix féminine d’Else Torp ajoute une pointe d’émotion qui explose enfin à travers ce titre splendide qui devrait vous arracher quelques larmes par certains soirs d’hiver. D’autant que l’album s’achève sur le titre éponyme, clôturant ce requiem sur une note légèrement plus sereine.
De quoi faire de ce dernier opus une œuvre qui marque l’auditeur en l’invitant à sonder ses propres ténèbres. A ne pas écouter un jour de déprime en tout cas.
Track list :
1. "Jesus Alone" 5:52
2. "Rings of Saturn" 3:28
3. "Girl in Amber" 4:51
4. "Magneto" 5:22
5. "Anthrocene" 4:34
6. "I Need You" 5:58
7. "Distant Sky" 5:36
8. "Skeleton Tree" 4:01
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