Nakhane : épiphanie d’une Afrique émancipée

(C) Tarry Hatchett

La voix suave, le corps sensuel, Nakhane s’offre sur fond de musique velours. Son nouvel album a tout pour ne pas passer inaperçu et faire de son talent, la sensation sud-africaine qui pourrait bouleverser nos habitudes d’écoute.

(C) Tarry Hatchett

Avec sa formidable pochette rubiconde qui invite à l’abandon et au bien-être d’une écoute soul, gospel (le final rassembleur sur Teen Prayer) et finement électro, le jeune homme de 29 ans, possède l’élégance de ses convictions. Lui qui a répudié Dieu, s’est débarrassé du poids des normes sexuelles que sa culture lui imposait, chante ses convictions avec grâce - You will not die, qui aligne quelques notes de piano transcendées par des élans vocaux extatiques -, émotions (Presbyterian) et pose des morceaux au potentiel de tubes immédiats (Clairvoyant, Interloper), avec une valeur empirique qui donne une certaine gravité à certains titres (Fog).
Sa musique crépusculaire, sur Violent Measures et All Along, évoque l’éveil, l’affranchissement, la prise en main d’un destin que l’on espère couronnée de succès pour ce Xhosa (la seconde ethnie d’Afrique du Sud), repéré par Ben Christophers, ici (Bat for Lashes) à la production.
Nakhane sera au Café de la Danse, à Paris, le 29 mars prochain, et au Printemps de Bourges, le 26 avril.