Le 3 décembre 2012
- Acteur : Mylène Farmer
Jolis textes, mélodies à l’avenant, mais musiques ultra ringardes au menu du décevant Monkey me.
Jolis textes, mélodies à l’avenant, mais musiques ultra ringardes au menu du décevant Monkey me.
Mylène Farmer sait écrire, c’est un fait, les textes de Monkey me l’attestent, un goût pour le littéraire avec métamorphose des substantifs ou adjectifs en verbes sous sa plume sans limite. Soit. Elle sait installer ses mélodies entêtantes au plus profond des têtes, mais diable, serait-elle devenue sourde et aveugle ? Sourde car son dernier album, le très attendu Monkey me qui fait suite au best-seller Bleu noir dans lequel l’on trouvait des titres éclatants d’Archive ou Moby, est une accumulation de tous les sons les plus cheesy, de tous les tics électroniques les plus cloches et de toutes les synthèses musicales les plus ringardes des années 90 ! Aveugle, car cela fait quand même plus d’une décennie que la critique musicale la met en garde face à pareille incongruité.
En soi, débarrassée de ses musiques embarrassantes, Monkey me pourrait être un voyage emballant dans l’univers de Farmer qui ne fait, comme Goldman, Cabrel, Biolay et tous les autres, qu’exploiter son style posé depuis des décennies, sauf que l’on ne peut que difficilement pardonner les instrumentaux de Love dance, la bouillie sonore de J’ai essayé de vivre... Qu’un artiste se répète musicalement, cela se fait dans le rock, et cela ne dérange pas quand on passe par des instruments authentiques et donc intemporels, quand en revanche on exploite des instruments électroniques dépassés, l’obsolescence éclate aux oreilles des auditeurs. Comment expliquer les cavaleries sonores de Ici bas, des facilités sonores inhérentes à la musique de boys band ou à l’euro dance des années 90. Les claviers de Boutonnat sont patauds, d’un siècle passé et annihile toute la sympathie que l’on peut éprouver lors des écoutes mélodiques. L’exemple du single entraînant de A l’ombre est flagrant, de l’efficacité empêtré dans une litanie de sons pathétiques.
Au final, Monkey me et ses 12 titres est un opus sans aucun tube, qui flirte sans cesse avec les formules du passé : la chanson pseudo instrumentalo-expérimentale Nuit d’hiver est un hommage à la superbe comptine Chloé de ses débuts, l’un des moments les plus intéressants d’ailleurs. On regrette une production boiteuse qui empêche tout plaisir, alors que l’ensemble est égrainé de quelques belles mélodies (Elle a dit, ballade dépressive et somptueuse qui ouvre le concept, Monkey me, Quand). Ce choix musical est d’autant plus surprenant que l’édition limitée en CD propose un blu-ray audio avec des pistes PCM, DTS True Master Audio, Dolby True HD (malheureusement en 2.0), une recherche d’une épure sonore et de haute-définition tellement rare en France qu’elle mérite d’être saluée !
Le clip d’A l’ombre
- © Universal Music France / 2012 Stuffed Monkey
Galerie photos
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