Le 7 novembre 2021
Dans ce western tasmanien, Rohan Wilson amène une touche féminine et crée une véritable atmosphère, qui entre en résonance avec la toile de fond et la quête des héros.
- Auteur : Rohan Wilson
- Collection : Terres d’Amérique
- Editeur : Albin Michel
- Genre : Roman, Western
- Nationalité : Australienne
- Traducteur : Etienne Gomez
- Date de sortie : 3 novembre 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : Été 1874 à Launceston, en Tasmanie. La ville, en proie aux émeutes, menace de sombrer dans l’anarchie. De retour de la Guerre noire, qui a opposé les colons britanniques aux aborigènes du pays, le vétéran Thomas Toosey n’a qu’une idée en tête : retrouver son fils. Mais comment y parvenir dans un tel chaos ? D’autant qu’il est pourchassé par deux vagabonds, « l’ Irlandais » et son acolyte cagoulé.
- Copyright Albin Michel
Critique : Rohan Wilson emporte son lecteur en Tasmanie, à la fin du XIXème siècle. Décor peu commun pour un western, cette île alors peuplée d’anciens bagnards, de leurs descendants et de colons britanniques, devient le théâtre de plusieurs quêtes qui ne pourront finir que dans un bouquet sanglant.
Un père cherche son fils ; un fils cherche son père ; une jeune fille doit rembourser ses dettes ; un Irlandais et son mystérieux acolyte cagoulé sont aux trousses du père. Ces personnages se croisent et se malmènent, les liens qui les unissent étant à la base de ce roman. Dans leur passé gisent les raisons de leur rancune et de leur vendetta, mais rien n’en sera dit, ou si peu. Tout juste des détails sont disséminés ici et là pour permettre aux héros de prendre corps, de hanter ce village sordide où des hôtels miteux et des commerces tristes seront bientôt pris d’assaut par des pilleurs. En effet, en cette année 1874, une révolte populaire enfle, les Tasmaniens refusant une énième taxe, cette fois sur le chemin de fer. Les Réchabites se sont saisis de cette opportunité pour attiser la colère et gagner des fidèles. Sur cette île bientôt à feu et à sang, où les eucalyptus et les acacias étirent leurs silhouettes graciles en toile de fond, ombrant les tombes des disparus dont il faut murmurer le nom, les coups de feu éclatent et les hommes tombent, brisés par leur orgueil et l’amour qu’ils portent aux leurs. Le lecteur s’attache davantage à la quête, finalement classique, des héros, qu’à leur personne, mais le rythme du récit le prend au piège et très vite, il devient difficile de refermer Murmurer le nom des disparus. Les phrases courtes sont suppléées par des énoncés qui s’étirent sur la page, éloignant toute monotonie. En outre, Rohan Wilson alterne les focalisations, ce qui fait de son western tasmanien un page-turner qui offre une incursion sur une île dont il semble impossible de s’évader…
Rohan Wilson - Murmurer le nom des disparus
Albin Michel
384 pages
22,90 euros
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