Le 8 septembre 2016
- Réalisateurs : Andrei Konchalovsky - Giuseppe Piccioni
- Festival : Festival de Venise 2016
À l’affiche de la neuvième journée de compétition de la Mostra de Venise 2016, un as de la comédie italienne, Guiseppe Piccioni, et un maître russe trop souvent oublié, Andreï Kontchalovski. Leurs films présentés se nomment respectivement Questi giorni et Paradise.
Questi Giorni, le film de l’Italien en compétition, trace le portrait de quatre amies voyageant ensemble sur la route de Belgrade. Si Guiseppe Piccioni, réalisateur italien de comédie plutôt apprécié au pays de Dante (Cuori al verde sacré Grand Prix à l’Alpe d’Huez en 1997, Fuori dal mondo récompensé en 1999 par un David di Donatello du meilleur film), est jusqu’ici resté confidentiel en France, il n’en est rien de son homologue du jour, Andreï Kontchalovski, en compétition lui aussi. Certains critiques jugent cependant que Questi Giorni n’est autre que le meilleur film italien jusqu’à présent projeté en lice de la Mostra de Venise, devant Piuma et Spira Mirabilis.
Kontchalovski, le cinéaste russe quelque peu oublié, n’est autre que le frère cadet d’un certain Nikita Mikhalkov - dont il abandonna le nom pour s’en différencier. Après avoir croisé la route d’Andrei Tarkovski, avec lequel il se lia à l’école de cinéma VGIK, Kontchalovski réalise d’abord de nombreuses adaptations de classiques russes, de Tourgueniev à Tchekhov - auxquels participa parfois Tarkovski à l’écriture. Mais grâce au Grand prix spécial du jury décroché au Festival de Cannes 1979 avec Siberiade, fresque retraçant la vie de villageois sibériens, le cinéaste débute une carrière aux États-Unis. C’est là qu’il passera du drame (Maria Lovers, 1984) au film d’action typé série B (Tango & Cash, 1989) en passant par le cinéma d’action (Runaway Train, 1985). Ce qui ne l’empêchera pas de tourner plus tard des films sur la Russie contemporaine, à l’instar de Le Cercle des intimes (1991) et autres La Maisons des fous (Grand prix du jury à Venise en 2002). Brouillant ainsi incessamment les pistes, Kontchalovski perpétue aujourd’hui son énigme.
Son film présenté en lice pour le Lion d’or cette année s’intitule Paradise, et achève de tourner la page de ses années américaines, que certains comparent injustement à une traversée du désert. Paradise raconte l’horreur de la guerre, retrace le destin de résistants russes face à la barbarie nazie à travers les histoires de trois personnages. Ou comment un jeune intellectuel spécialiste de Tchekhov se transforme inexorablement en monstre défenseur du "paradis" germanique. Exit les mécanismes de mise en scène et place à un noir et blanc sobre tout entier pensé pour poser des questions morales et philosophiques. À noter que le réalisateur avait déjà remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur en 2014 pour son film Les Nuits blanches du facteur.
Vendredi 9 septembre, la 73e Mostra de Venise achèvera la boucle des films en compétition avec le film On the Milky Road, du serbe Emir Kusturica. Monica Bellucci et lui-même y sont à l’affiche.
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