Mort du réalisateur Wu Tianming et de l’actrice Christine Buchegger

Wu Tianming a d’abord été acteur avant de débuter derrière la caméra en coréalisant avec Teng Wenji Le sanglot de la vie (1979) et Une seule famille (1980). Il est devenu ensuite unique auteur avec plusieurs œuvres parmi lesquelles Le vieux puits (1986), film dont la direction de la photographie avait été confiée à Zhang Ymou. Fondateur des studio de X’ian, Wu Tianming est alors devenu producteur et a contribué à propulser le cinéma chinois sur la scène internationale en finançant des films de cinéastes de la « 5e génération » dont le Le sorgho rouge de Zhang Ymou, en 1987. Cette œuvre obtint l’Ours d’or au Festival de Berlin et révéla le cinéma de Zhang Yimou ainsi que l’actrice Gong Li, qui deviendra la grande star asiatique. Après un exil aux États-Unis dû à des problèmes avec la censure, Wu Tianming est revenu en Chine et a réalisé son film le plus célèbre, Le roi des masques (1994). Ce récit d’un vieil artiste itinérant maîtrisant l’art du bian lian à l’aide de masques de soie remporta plusieurs récompenses dans des festivals internationaux. En 2007, Wu Tianming reçut un prix pour l’ensemble de sa carrière au Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul.

Christine Buccheger restera dans l’histoire du cinéma... pour un téléfilm, mais pas n’importe lequel. En 1980, Ingmar Bergman choisit cette actrice autrichienne pour le principal rôle féminin dans De la vie des marionnettes, qui sera également exploité en salles et diffusé au niveau international. Christine Buccheger y incarnait Katarina Egerman, dont l’époux, un homosexuel refoulé, assassinait une prostituée. Les relations difficiles avec son mari étaient selon un psychiatre un facteur explicatif du meurtre. Au vu de ses qualités dramatiques, on peut regretter que l’actrice n’ait pas été davantage sollicitée par les réalisateurs de cinéma. Sa carrière a été beaucoup plus riche au théâtre, où elle a été dirigée également par Bergman mais aussi d’autres metteurs en scène prestigieux dont Maximilian Schell. Elle y a joué de grands rôles du répertoire, dont Hedda Gabler d’Ibsen. Elle a aussi beaucoup travaillé pour la télévision allemande (Derrick).