Le 18 février 2018
- Réalisateur : Idrissa Ouedraogo
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Il avait honoré le cinéma africain avec le succès critique et public de Yaaba et Tilaï, primés au Festival de Cannes.
« Le Burkina Faso vient de perdre un réalisateur à l’immense talent », qui « aura beaucoup œuvré au rayonnement du cinéma burkinabé et africain hors de nos frontières », a réagi dans un communiqué le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Idrissa Ouedraogo était, avec Ousmane Sembene, Souleymane Cissé et Abderrhamane Sissako, l’un des grands cinéastes africains. On se souviendra surtout de deux de ses films emblématiques présentés au Festival de Cannes. Yaaba (1989), prix FIPRESCI et prix du Jury œcuménique, était un conte initiatique dévoilant le quotidien d’un garçon de dix ans et de sa cousine vivant heureux dans leur village sahélien.
En 1990, Tilaï remporta le Grand Prix du Jury : le film se voulait la transposition d’une tragédie grecque dans l’Afrique contemporaine. Révélé par son court-métrage Poko, le cinéaste avait été formé à l’Institut africain d’études cinématographiques de Ouagadougou, avant des études de 7e art à Moscou et Paris, où il fut diplômé de l’Idhec-Femis et de la Sorbonne. Après ses triomphes cannois, Idrissa Ouedraogo réalisa d’autres projets pour le cinéma, la télévision, mais aussi le théâtre, avec une mise en scène de La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire à la Comédie-Française en 1991. Le réalisateur, chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres français, et lauréat d’autres distinctions internationales, vient de nous quitter à l’âge de 64 ans.
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