Le 7 mai 2018

- Réalisateur : Ermanno Olmi
- Voir le dossier : Nécrologie
Olmi était depuis plusieurs décennies l’auteur d’une œuvre exigeante et épurée, dans la lignée du néoréalisme.
Ermanno Olmi avait débuté au département cinématographique d’une entreprise industrielle. Il y a réalisé une quarantaine de courts métrages documentaires inspirés par le style de Robert Flaherty, et dans lesquels il filmait le monde du travail. L’un d’entre eux, Trois filins jusqu’à Milan, fut sélectionné à la Mostra de Venise en 1958. Son premier long métrage, Le Temps s’est arrêté (1959), également présenté à Venise, relatait la vie authentiques d’ouvriers et de paysans, et marqua par son style hérité du néoréalisme, qu’il renouvelait. D’une forte charge autobiographique, Il Posto/L’Emploi (1961) portait un regard très juste sur l’Italie du miracle économique, tout en s’avérant une chronique sensible sur les premiers émois adolescents. Le film remporta le Prix de l’Office catholique. Deux ans plus tard, Les Fiancés approfondissait l’art du dépouillement, ce qui n’empêchait pas une approche émotionnelle dans la narration axée sur les amours contrariés d’un jeune ouvrier milanais contraint de partir en Sicile et de délaisser sa bienaimée.
Par la suite, Olmi se tourna davantage vers la télévision et reprit son activité de documentariste. Mais en 1978, il fit un retour triomphal en obtenant la Palme d’or du Festival de Cannes pour ce qui restera comme son chef-d’œuvre, L’Arbre aux sabots. Dirigeant des acteurs non professionnels, l’œuvre relatait le quotidien difficile de paysans pauvres dans la région de Bergame, au début du XXe siècle. Tourné en dialecte local et non pas en italien, le métrage évoquait les peintures pastorales et adoptait un style contemplatif, tout en présentant une critique sociale implicite qui évitait tout misérabilisme. Après ce sommet, Ermanno Olmi resta fidèle à son art mais ses films, exigeants et austères, rencontrèrent une audience limitée. Parmi les plus réussis, on peut citer Longue vie à la Signora (1987), La Légende du saint buveur (1988, avec Rutger Hauer), qui obtint le Lion d’or à la Mostra, En chantant derrière les paravents (2003, avec Bud Spencer), et Le Village de carton (2011, avec Michael Lonsdale). Ermano Olmi qui vient de nous quitter était âgé de 86 ans.