Mort de l’actrice Lucia Bosè

News : Lucia Bosè a succombé le 23 mars dernier à une infection pulmonaire, provoquée par le coronavirus. Ancienne Miss Italie 1947 devant Gina Lollobrigida, elle avait été dirigée au cours des années 50 et 60 par de grands metteurs en scène, comme Michelangelo Antonioni, qui la révèlera dans La Dame sans camélia (1953) ; Giuseppe De Santis, qui lui avait offert son premier rôle avec Pâques sanglantes, une fiction néo-réaliste aux accents mélodramatiques, où elle joue aux côtés de Raf Vallone ; Luis Buñuel dans Cela s’appelle l’aurore (1956). Elle s’illustrera également, au cours de cette décennie glorieuse, dans le magnifique film engagé et polysémique de Juan Antonio Bardem, Mort d’un cycliste (1955), où elle crèvera l’écran à travers le personnage d’une épouse froide, sans scrupules.
On la verra également au casting du Testament d’Orphée de Jean Cocteau (1959), et du Satyricon de Fellini, dix ans plus tard. La même année, elle tient un des rôles principaux dans le film allégorique des frères Taviani, Sous le signe du scorpion. Durant une bonne partie des années 60, elle s’est retirée des écrans pour se consacrer à sa vie personnelle. La décennie suivante sera marquée par des œuvres aux contenus hétérogènes : ainsi, Lucia Bosè participe au long-métrage de Marguerite Duras, Nathalie Granger (1972), y tenant le rôle principal, celui d’Isabelle, une femme rongée par l’ennui ; en 1973, elle interprète le personnage d’Erzsébet Báthory dans le film d’horreur Jorge Grau, Cérémonie sanglante. Elle collabore également au long-métrage de Jeanne Moreau, Lumière, en 1977.
Sa carrière s’était considérablement ralentie à partir des années 80, où l’on relève toutefois sa présence dans Chronique d’une mort annoncée de Francesco Rosi. La dernière apparition publique de la comédienne a eu lieu durant la Festa di Roma, à l’automne 2019 : Lucia Bosè y avait présenté Une biografia, un ouvrage signé Roberto Liberatori, qui revient sur les grandes étapes de sa carrière.