Mort d’une légende d’Hollywood : Kirk Douglas

News : C’est sans doute la dernière grande légende du cinéma hollywoodien qui vient de disparaître, à l’âge très respectable de 103 ans. Issu d’une famille de migrants juifs, qui ont fui l’antisémitisme du pays natal, la Biélorussie, Kirk Douglas, de son vrai nom Issur Danielovitch, a connu la misère et l’exclusion sociale, avant de devenir une star qui n’oubliait jamais ce qu’il avait vécu et en nourrissait une profonde colère contre toutes les injustices. Exigeant dans ses choix de films, qui se distinguent par une grande variété de styles, Douglas travailla avec les plus grands metteurs en scène de son temps, comme Hawks, Kubrick, Vidor, Wilder, Kazan, pour ne citer qu’eux...
Sa filmographie est tout simplement une succession de classiques, parmi lesquels se détachent Le Champion (1949), le long-métrage qui l’a révélé, après une carrière d’abord théâtrale et quelques petits rôles au cinéma, ainsi que Le Gouffre aux chimères (1951), La Captive aux yeux clairs (1952), l’un des fleurons du western de cette décennie, où le comédien campe un héros bon vivant, profondément attachant, Les Ensorcelés (1952), La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956), qui lui vaudra le Golden Globe du meilleur acteur, le brûlot antimilitariste Les Sentiers de la gloire (1957), puis, avec Kubrick à nouveau, Spartacus (1962) où il est inoubliable en chef d’une révolte d’esclaves, Règlements de comptes à O.K. Corral (1957), Les Vikings (1958), Liaisons secrètes (1960), Seuls sont les indomptés (1962), L’Arrangement (1969), Le Reptile (1970), un iconoclaste western dans lequel il partage la vedette avec Henry Fonda, ou Furie (1978). Si sa carrière marque le pas au cours des années 80, il continue de tourner des films, dont aucun ne peut être considéré comme un chef-d’œuvre. Quelques années auparavant, dans les années 70, il s’était essayé à la réalisation, avec Scalawag et La Brigade du Texas, respectivement en 1973 et 1975. Les échecs de ces longs-métrages le détourneront de la mise en scène. En 1996, il reçoit un Oscar honorifique pour l’ensemble de sa carrière.
Chantre d’un cinéma engagé que prolongea sa vie, à travers notamment la lutte contre le maccarthysme, Kirk Douglas avait créé la fondation pour les enfants défavorisés, la « Anne & Kirk Douglas Playground Award ». Le comédien est décédé à l’âge de 103 ans. Il rejoint son grand ami Burt Lancaster, mort il y a plus de 25 ans. Avec sa disparition, c’est définitivement une page du septième art qui se tourne.