Mon boss . T1 . Quelle plaie ! – La chronique BD

Gérard, le patron sans vergogne, mène vraiment la vie dure à ses employés : appels permanents pendant les week-ends et les congés, pression sur le lieu de travail, on pourrait parler d’abus de biens sociaux, sans oublier les gadgets de surveillance ou la lutte acharnée contre les acquis sociaux comme la simple pause café.

La galerie de salariés aux caractères variés ont tous un point commun, du stagiaire au proche de la retraite, de la syndicaliste à la secrétaire timide, il s’agit de la peur de Gérard. Personnage insupportable de capitaine d’entreprise renvoyant aux différents patrons qu’ont connu les deux auteurs, Efix et Richez. D’ailleurs, lors de petits intermédiaires d’une page, ils expliquent dans un dialogue humoristique les origines et les inspirations de certains personnages de cette BD.

Et effectivement, toute personne ayant connu le monde du travail retrouvera disséminé ici ou là une situation qu’il a sans doute connue avec des patrons un peu trop à l’aise avec la ligne entre bonne entente et exploitations salariale.
Mais l’humour parvient à désarçonner ces situations critiques. Même si la mécanique tourne toujours sur les solutions que Gérard va trouver pour stresser, enfin, remotiver ses employés. Ce qui, au bout d’un moment, peut donner l’impression aux gags de perdre un peu de souffle.

Efix apporte son énergie au dessin et parvient avec talent à donner vie à toute la galerie de personnages créés par Hervé Richez. Notons le dynamisme et l’énergie amenés même dans les poses les plus anodines, comme Gérard penché sur le dos de Sénéchal, ou encore les poses de Géraldine prêtes à déposer son dossier à son patron. Et nous ne prenons là que deux exemples mais vous pourrez trouver au détour des cases de nombreux autres situations mises dynamiquement en scène. Notons aussi les couleurs de Gregdizer qui savent apporter des ambiances douces et nuancées et permettent de faire ressortir les émotions des personnages.

Le pari est presque réussi donc. Cette BD au format classique une planche un gag vous apportera quelques sourires. Mais à notre avis, pour les prochains tomes, il pourrait être vraiment enrichissant de diversifier les différentes mécaniques des gags.