Spleen toujours
Le 2 mars 2018
L’album Everything was beautiful and nothing hurt est une nouvelle introspection dans le spleen mélodieux du DJ américain.
- Plus d'informations : Le site officiel de l’artiste
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Sortie le 2 mars 2018
Notre avis : Mere Anarchy, deuxième single de l’album Everything was beautiful, découvert en début d’année, offrait une apocalypse de mélancolie, de celles que les fans du producteur électro affectionnaient le plus, Natural Blues, Why does my heart feel so heart, pour ne reprendre que deux classiques du DJ américain. De quoi, pour certains, espérer effacer le concept agité de More fast songs about the apocalypse (2017), un peu passé inaperçu, ou son Hotel Ambient, en 2015, avec sa lounge aérienne surtout destinée à dynamiser les ascenseurs.
L’ambiance sonore de son nouvel opus, nourrie aux nappes gravitantes et aux sons de trip hop et jungle, qu’il affectionne depuis les années 90, donne raison aux espérances des accros aux délires plaintifs du mad scientist. Moby s’exécute là où l’on l’avait laissé en 2013 avec le LP Innocents. Celui-ci proposait de beaux morceaux aux tendances dépressives (The Last Day, l’intro Everything that rises, ou la sublime chanson A case for shame). Son nouveau long, de beautés continues, joue sur la même corde sensible, avec plus ou moins de bonheur, puisque tout n’est pas du niveau de l’épic introspectif Mere Anarchy et du premier "cinglé", Like a Motherless child.
Les 12 morceaux de Everything was beautiful and nothing hurt se consomment comme un long voyage en mode spleen, où la détresse réside dans des sons caverneux et spatiaux, tournés vers l’intérieur (The Sorrow Tree, et Falling Rain and Light, à la limite de la jungle). L’album est ample jusqu’au titre promotionnel The Wild Darkness à la tonalité gospel, qui apparaît en position pénultième. Le titre final, A Dark cloud is coming a lui-même une impressionnante empreinte soul qui se mélange aux nappes diaboliques de l’artiste. En milieu d’album, Welcome to hard times donnait ce même sentiment introspectif, avec des rouages identiques.
Si l’on peut ressentir quelques égarements ou flottements, avec l’impression évidente d’une redite, et si finalement les grands coups de coeur se font rares, plus l’on s’éloigne des premiers morceaux, on reste convaincu par l’ensemble du projet pour ce qu’il est vraiment, un album de détente à consommer comme trip sensoriel pour se vider l’esprit. Dans le même genre, on préfère largement l’LP de 2009, Wait for me, avec des titres plus mémorables, comme Pale Horses, Study war ou Mistake.
Sortie le 2 mars 2018
Label : Little Idiot Music
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