Miss Montigny

Du réalisme social sans grande inspiration. N’est pas Dardenne qui veut.

L’argument : A Montigny, petite ville du "pays noir" belge, Sandrine, qui n’a pas encore 20 ans, vend des fromages à mi-temps au supermarché du coin et fait quelques manucures le soir pour arrondir ses fins de mois.
Depuis longtemps, elle poursuit un rêve : ouvrir son salon d’esthétique. Sa mère Anna la pousse à fond dans cette voie et a même déjà payé la garantie d’une ancienne boucherie qu’elle compte aménager elle-même. Italienne immigrée comme son mari, elle est femme de ménage et ne désire qu’une seule chose : que sa fille réussisse là où elle a échoué.
Un jour dans la rue, Sandrine entend parler d’un concours : on va élire une Miss Montigny. Elle décide de s’y inscrire : si elle gagne, elle obtiendra la confiance des banquiers qui jusqu’à présent lui refusent obstinément un prêt. C’est surtout l’opportunité de devenir quelqu’un de "connu", ce qui ne manquera pas d’attirer les clients...

Notre avis : Il est des films dont on peut légitimement se demander s’ils nécessitent réellement une sortie sur grand écran. Bien gentille, Miss Montigny, mais elle voit tout en petit. Scénario rebattu, rebondissements tirés par les cheveux (avec passage obligé mais jamais creusé par les cases chômage, immigration...), mise en scène approximative et manque de rythme au programme. Rien à voir avec les grands films sociaux des Anglais (Ken Loach, Stephen Frears) ou des compatriotes belges (les Dardenne, Lucas Belvaux), pas forcément plus riches (en moyens), mais autrement ambitieux et inspirés. On prend, à la rigueur, les relations mère-fille (qui doivent beaucoup à leurs interprètes) ainsi que le naturalisme des paysages. Mais c’est un peu juste, et on a vu des élections plus passionnantes !