Pharmacie de garde
Le 23 juillet 2003
Deuxième album des jeunes gens de Liverpool, étonamment ouvert au monde et à ses musiques.


- Artiste : The Coral

L'a écouté
Veut l'écouter
Voilà maintenant deux années consécutives que ces jeunots nous passent leurs pommades et crèmes musicales rafraîchissantes en pleine moiteur estivale. Et l’épiderme dit merci.
Il y a tout juste un an, The Coral débarquait un peu de nulle part, annoncé par la presse britannique comme l’album qui allait (une énième fois) révolutionner la pop anglaise. En guise de révolution, les six jeunes musiciens originaires d’un petit port près de Liverpool proposaient surtout une musique énergique et ouverte au monde, ce qui les distinguait fortement de leurs camarades britpop. The Coral laisse d’ailleurs toujours la porte grande ouverte, et accueille volontiers en son sein les influences les plus diverses. Musique tzigane, polka, jazz, ragtime blues : toute forme de musique adaptée au partage et à la fête est susceptible de faire partie de l’univers du groupe.
Car The Coral est avant tout un groupe de musiciens comme on en rencontre encore dans certains bals et mariages : chacun maîtrise et aime son instrument, et ensemble ils suivent un credo pas si dépassé que ça : faire plaisir au public tout en lui ouvrant de nouveaux horizons.
Magic & Medicine suit ainsi la même voie que The Coral, même si ce second album est sur bien des plans supérieur : le groupe a choisi de recentrer son univers autour de ballades et de midtempos baroques (le morriconien Don’t Think You’re The First), et James Skelly a mis un terme aux dérapages vocaux post-adolescents pour se concentrer sur un registre northern soul qui lui sied à merveille, notamment sur les superbes Liezah et Pass It On, deux irrésistibles perles pop-folk. Ailleurs, Bill McCai répond coup pour coup au Simon Diamond du premier album, et Secret Kiss ouvre peut-être la voie vers une musique plus mature et plus personnelle encore, affranchie de tout désir de paraître dans l’air du temps.