Le 10 janvier 2023
Si l’ambition du projet n’est pas contestable, le didactisme et l’académisme de la mise en scène nuisent à un propos déjà entendu maintes fois sur les écrans de cinéma ou de télévision.
- Réalisateurs : Marie Montvuagnard - Caroline Dragacci - Mathieu Coffin
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Demain Annecy
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 11 janvier 2023
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Résumé : Notre pays fourmille de projets, d’entreprises et d’associations tournés vers la transition. Partout, des hommes et des femmes proposent des solutions locales et concrètes dans tous les domaines de notre vie quotidienne : alimentation, énergie, habitat, éducation, mobilité, économie. Une volonté les unit : réinventer un vivre-ensemble pour construire un monde plus solidaire et respectueux du vivant. Inspiré du film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent, réalisé grâce a une campagne de financement participatif, « Ma ville demain » est l’histoire d’un groupe d’Annéciens parti a la rencontre des acteurs locaux du changement.
Critique : Tout le monde le sait : on ne peut pas continuer de vivre ainsi, faute de quoi nous épuiserons notre planète et provoquerons la disparition des espèces animales et humaines. Pour autant, le documentaire de Marie Montvuagnard, Caroline Dragacci et Mathieu Coffin s’invite comme un énième discours sur la nécessité de reconsidérer nos modes d’existence, au risque de provoquer le contraire de ses objectifs chez le spectateur. Car il y a dans ce récit bien-pensant quelque chose de profondément agaçant. Ma ville demain fait parler des habitants de Haute-Savoie qui témoignent certes avec sincérité de modes de vie alternatifs où la consommation est contrôlée au profit d’une existence saine, ouverte sur la nature et les relations sociales. En soi, les intentions sont belles, positives, mais le point de vue des documentaristes est tellement marqué que le film finit par se retourner contre ses intentions premières.
- Copyright Demain Annecy Distribution
La manière d’interroger les personnes, le décor dans lequel les témoins s’immiscent, jusqu’aux voix qui accompagnent le documentaire concourent à perdre le spectateur dans une série de stéréotypes angéliques, pensés contre les modèles économiques et capitalistes ambiants. D’ailleurs, les réalisateurs multiplient les exemples qui finalement sont très différents les uns des autres, à la manière d’un melting-pot idéologique, sans oublier d’assortir le propos de morceaux de musique entêtants. Le problème essentiel du film demeure ainsi le manque d’écriture, privilégiant une mise en scène très descriptive, quasi télévisuelle, où chacun des témoins présente les solutions en faveur d’un mode de vie plus sain dans un angélisme assez consternant.
- Copyright Demain Annecy Distribution
En fait, Ma ville demain n’est pas un film de cinéma. Il dispose des qualités didactiques d’un reportage de télévision, ou d’un essai journalistique. Bien sûr, toutes les initiatives décrites par les réalisateurs comme les jardins partagés, les échanges non monétaires, le développement de mobilités douces, le rapprochement du producteur et du consommateur sont assurément des solutions à un mode de vie plus durable et plus adapté au monde de demain. Mais le sujet est si important qu’il aurait mérité un traitement plus original, plus écrit, afin de limiter le sentiment désagréable d’un film promotionnel et politique.
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