Antipodes consortium
Le 23 juillet 2003
Dans la lignée des Flaming Lips ou de Polyphonic Spree, encore une compagnie de joyeux allumés made in Australia.
- Artiste : The Sleepy Jackson
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A première vue énième album de pop revival sixties, Lovers révèle vite une manne de tubes mémorables, ainsi que la bizarrerie du beatnik en chef Luke Steele.
Est-ce la faute au soleil ou à des substances connues seulement des aborigènes, si l’Australie a fourni au rock un tel contingent d’allumés ? Entre autres dingues du bush, l’écolier attardé Angus Young, la terreur des journalistes Craig Nicholls (de The Vines), l’exhibitionniste Kylie Minogue et bien évidemment un Nick Cave obsédé par la lutte que se livrent Dieu et le Malin dans son âme. Sympathique galerie, à laquelle il faudra désormais ajouter le chanteur Luke Steele, leader des Sleepy Jackson. Peut-être est-ce une réaction à une jeunesse morose passée à Perth, métropole isolée sur la côte Ouest australienne ? Outre un caractère ingérable (il semble difficile pour les musiciens de faire de vieux os dans le groupe), ce drôle de zouave n’a aucun complexe à franchir les limites du musicalement correct, sans déclencher autre chose qu’une admiration béate chez l’auditeur.
Lovers est peut-être l’album psychédélique que nous attendions de Beck, en lieu et place du dernier Sea Change sur lequel le Californien ne force pas vraiment son talent. Pas de véritable lien entre les morceaux qui composent ce premier album des Sleepy Jackson, si ce n’est les chœurs exubérants et les solos de guitares sirupeux dignes de feu George Harrison. Prévenons donc les âmes sensibles en quête de sobriété qui seront plus inspirées de se procurer le disque des Kills (avec un peu de chance encore disponible à petit prix). Passant du coq à l’âne, Steele et ses compères s’essaient à la new-wave (Rain Falls for Wind), à la country avec pedal-steel et crincrin (Miniskirt, Dirty Farmer), au psyché-rock (Vampire Racecourse) ou encore à l’électro (Tell the Girls that I’m not Hangin’ out). Ces maniaques font même chanter une petite fille, seule avec un piano, sur Morning Bird.
Malgré cette démonstration d’éclectisme, les Sleepy Jackson ne sont jamais à court de ressources mélodiques, quasiment à l’égal des Beatles, dont l’esprit plane décidément sur cet album, ou de la confrérie de frappés Mercury Rev /Flaming Lips. L’éthéré Don’t You Know confirme d’ailleurs cette dernière piste, ainsi qu’un amour immodéré pour les harmonies échappées des comédies musicales et des chansons de Walt Disney. De grands enfants, ces Australiens, comme le disent d’ailleurs les Américains...
The Sleepy Jackson - Lovers (Virgin)
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