Tempête de cerveau
Le 11 février 2003
Habitué des clubs, le duo anglais nous livre un album éclectique et surprenant.
- Artiste : Groove Armada
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Véritable kaléïdoscope de la dance music, le dernier album de Groove Armada vous attrape par l’oreille pour vous emmener dans un joyeux périple sans frontière entre rock, hi-hop, folk, dub et funk.
Groove Armada est une machine bicéphale, pilotée par deux DJ au lourd passé de clubber, Andy Cato et Tom Findlay. Redoutable d’efficacité sur les scènes des clubs anglais dans les années 90, le duo nous offre avec LoveBox un quatrième opus éclectique, riche en fusion et surprenant, qui flirte subtilement avec l’infidélité. En introduisant des guitares et en remplaçant une partie des samples par des musiciens, Cato et Findley élaborent une musique pleine de vie, chaude et bonne pour le moral.
Dès l’ouverture, le duo étale ses nouvelles orientations. Purple Haze à un bon goût de blues secoué au shaker, le tout agrémenté des voix des rappeurs Nappy Roots et Red Nat. Mais le bal ne vient que de commencer. En changeant radicalement de registre avec Groove is On (première apparition de Neneh Cherry), les Anglais montrent leurs capacités à rebondir. Ils passent du rock au R’n’B sans état d’âme. Ou encore de la pop (Think Twice...) à la tech-house taillée pour les clubs (Final Shakedown).
Réalisé au cours de leur tournée, l’album s’est aussi écrit au gré des rencontres. L’apparition du tchatcheur hip-hop-ragga M.A.D. apporte une pulse plus hargneuse aux compositions. Celle de Tim Hutton est, elle, moins convaincante. Turn In est un pur produit british. Une pop électronique distillée dans un tonneau de Sergent Pepper, qui nous permet d’observer une fois de plus que le syndrome Beatles est loin d’être enterré.
Habitué à la naviguation sans sextant, le duo a ainsi pu explorer de nombreuses contrées. Et elle est peut-être là, la faille de cette galette. Un manque évident de fil conducteur et une volonté de toucher à tout qui frôle le délire névrotique, et qui largue l’auditeur au beau milieu de cette planète, sans boussole ni point de repère. L’album devient alors un vrai labyrinthe sonore qui peut s’avérer épuisant à la longue.
Mais la force de LoveBox réside aussi dans ce foutoir débordant d’influences et d’imagination. En suivant le chemin tracé par des groupes comme Bran Van 3000, les Groove Armada choisissent l’option du collectif musical et des featurings multiples, quitte à sacrifier l’unicité de leur son. Un pari risqué.
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