Londonish – Philippe Charlot, Miras - la chronique BD

Critique : Glenn pourrait être malheureux et on le comprendrait, trente ans à regarder la femme aimée s’épanouir au bras de son meilleur ami, mais il s’avère qu’une drôle d’aventure lui est

Philippe Charlot, Miras – Grand Angle

arrivée. En effet, Glenn est maintenant transporteur. Une mallette à ne surtout pas ouvrir et à livrer contre une grosse somme d’argent à un inconnu. Voilà de quoi bien arrondir ses fins de mois.
Tout cela serait anecdotique si, bien sûr, l’histoire d’amour non vécue de Glenn et cette mystérieuse mallette n’allaient pas se heurter... On s’attache très vite à ces trois vieux fans sur le retour, solidaires dans leur passion des Beatles. D’ailleurs, c’est à une soirée hommage à John Lennon que Glenn et Max ont rencontré Jude.

Mais l’histoire de ce triangle amoureux va prendre une tournure inattendue lorsqu’un ancien secret profondément enfoui refait surface. Alors que Glenn fait tranquillement ses petites livraisons, Jude et Max vont partir en vrille, entraînant leur ami au milieu de leur conflit.

Moment triste, événements hilarants, on oscille entre rire et tendresse. Philippe Charlot mène son histoire avec plaisir, un plaisir qu’il nous fait partager sans modération. Comment ce simple fil conducteur, ce triangle amoureux déjà moult fois exploité, peut encore nous surprendre ? Un indice : Quand on parle des Beatles, les Stones ne sont jamais loin.

Philippe Charlot, Miras – Grand Angle

Miras nous offre un dessin magnifique. Les personnages prennent vie dans un trait semi-réaliste magnifique, entre pastel et aquarelle. Ils respirent tout au long des cases, toujours dynamiques, même dans le doute ou la tristesse. Les décors précis s’estompent ponctuellement pour créer de simples zones de couleurs légèrement diluées. Les images texturées nous emmènent dans cette Angleterre des cottages et des pubs, au ciel cerclé d’effets de bleus, tracés dans différentes teintes allant du violet au blanc. Un régal graphique.

Londonish est un récit complet, ou presque, car on reste sur sa fin à la dernière page. Y aura-t-il une suite ? Peu importe, profitons déjà de cet opus qui vous laissera songeur, sourire aux lèvres, avec sans doute l’envie d’aller réécouter les Fab Four. Ou les Rolling Stones, qui sait ?