Let it be... naked

En janvier 1969, les Beatles se réunissent, après presque trois années sans concert, dans les studios de cinéma de Twickenham. Le pari est simple, retrouver leur énergie et leur motivation pour créer un concert télévisé et un documentaire. Après dix jours de travail sans aucun résultat, le groupe quitte ce lieu peu approprié pour répéter et réinvestit le sous-sol de leur QG, Apple.

C’est ici, dans leur jardin, que vont s’ouvrir les mythiques "Get back sessions". Le live télévisé oublié, les Beatles se rendent sur le toit d’Apple pour donner un concert surprise aux londonniens. Le premier depuis 1966 et malheureusement le dernier du groupe. Début mars 69, après deux mois de studio, McCartney et Lennon confient à leur ingénieur du son, Glyn Johns, une pile de bandes sur lesquelles sont enregistrés Dig a pony, Don’t let me down, Let it be...

Au cours l’année qui va suivre, Johns va proposer plusieurs versions du futur album, qui seront toutes refusées. Ce n’est que le 8 mai 1970, un mois après la séparation officielle du quatuor, que Let it be sort, produit et arrangé à grands coups d’orchestre classique par l’inventeur du "Wall of sound", Phil Spector.

12 737 jours après le début des sessions (c’est le dossier de presse qui le dit) ressort, sous la houlette de Paul McCartney, Let it be... naked. L’équipe d’Abbey Road a donné naissance à une sorte d’Alien, l’original étant coupé de Dig it et de Maggie Mae, et Don’t let me down (face B de Get back) se retrouvant projeté au beau milieu de l’album. Naked est une version brute, sans fioriture et malheureusement sans grand intérêt. On ne redécouvre rien et l’on se demande où peut bien ici se cacher la démarche artistique, le remix n’arrivant pas à la cheville de l’original.