Les Survivants d’Ormélion T.1 - Dai Chikamoto, Gonbe Shinkawa - la chronique BD

Critique : Si l’on excepte le nom d’Ormélion, lieu qui fleure bon la fantasy médiévale, tout est déjà dans le titre. En effet, Dai Chikamoto signe une aventure centrée sur la survie, avec des protagonistes qui vont subir (ou se débrouiller) avec ce qu’offre la nature, à la fois jungle hostile et mère nourricière. Si l’on est pas dans de la fiction à la Bear Grylls, il y a une volonté de réalisme avec ce regroupement d’humains et sur ce qu’ils peuvent faire alors que tout est arrêté autour d’eux : récoltes, échanges, métiers spécialisés... Cette pénurie soudaine permet d’introduire une bonne dose de réalisme, faisant jaillir la vulnérabilité des hommes face à une société qui a failli (qui a été décimée par un mal inconnu) dans sa capacité de protection. À côté, il y aura du combat contre une guêpe géante en forme de château fort, une sorcière aux allures de nymphe naïve qui a des pouvoirs insoupçonnés : autant d’éléments qui contrebalancent ce côté peut-être un peu austère pour un public plus jeune, et donc plus en raccord avec l’univers de fantasy dont il se réclame.

© Casterman / Shinkawa

Pour faire survivre ces gens d’Ormélion, Gonbe Shinkawaun dessine bourg typique du Moyen-âge européen. Les vêtements semblent devoir s’inscrire dans cette lignée, mais quelques détails donnent une jolie accroche : le bras en armure, façon FullMetal Alchemist, quelques casques, des robes de petites issues d’une famille de pêcheurs... On se dit alors que l’on est bien ailleurs, et même certains aliments viennent s’ajouter à cette dimension fantasy. On notera que les combats ont une vélocité particulière, en opposition avec ces scènes plus tranquilles et dramatiques où les personnages comptent les victuailles.

© Casterman / Shinkawa

Ce premier tome alterne entre survie réaliste et aventure de fantasy. Les Survivants d’Ormélion doit désormais donner une suite à la hauteur de cette introduction pour s’imposer comme une série remarquable.