Asta au miroir
Le 12 avril 2011
Une brillante comédie policière avec la première star féminine - et féministe - de l’histoire du cinéma.
- Réalisateur : Urban Gad
- Acteurs : Asta Nielsen, Ernst Hofmann, Max Landa, Mary Scheller, Carl Auen
- Genre : Comédie, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Allemand
- Durée : 1h10mn
- Titre original : Die weißen Rosen
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– Production : Projektions-AG Union (PAGU) (Berlin)
– Visa de censure (Allemagne) : octobre 1915 (interdiction pour la durée de la guerre)
– Nouveau visa : 1917 (interdiction aux mineurs)
– Sortie au Danemark : 23 octobre 1916, Copenhagen
– Sortie en Allemagne : 23 mars 1917
Une brillante comédie policière avec la première star féminine - et féministe - de l’histoire du cinéma.
L’argument : Un jeune aristocrate est amoureux d’une actrice. Il lui prête un bijou qui est l’objet de la convoitise de voleurs.
- Weiße Rosen (1914)
Notre avis : L’actrice danoise Asta Nielsen fut la première star de l’histoire du cinéma avant même les divas italiennes des année 1913 à 1920 ( Lyda Borelli, Francesca Bertini,...). Un siècle après son premier film, L’abîme - Afgrunde, réalisé en 1910, son jeu reste étonnamment moderne et la fascination qu’elle exerce sur le spectateur demeure intacte. Durant les premières années de sa carrière (jusqu’en 1915) elle travailla presque exclusivement avec le réalisateur Urban Gad, au Danemark d’abord mais surtout en Allemagne où elle connut une immense popularité et suscita de nombreuses exégèses.
Cette comédie policière en trois actes est la vingt-et-unième et avant dernière collaboration du tandem Gad - Nielsen, arrivés au point culminant de leur renommée. Ils saluent tous deux le public avant le générique.
L’aspect comédie domine largement durant les deux premiers actes, fort mouvementés et caractérisés avant tout par un réel bonheur à filmer en décors naturel, par exemple lorsque les deux héros (Asta et le jeune acteur Ernst Hoffmann qui sera l’interprète du premier Murnau Der Knabe in blau - Le garçon en bleu, malheureusement perdu) s’ébattent longuement dans la mer, s’amusant à laisser déferler sur eux les vagues. Les trois escrocs sont très joliment caractérisés : l’un d’eux est déguisé en femme de chambre ! Tous les acteurs font preuve d’ailleurs d’un plaisir de jouer communicatif et d’une absence totale d’emphase théatrâle .
- Weiße Rosen (1914)
Dans l’acte 3, l’action se recentre autour d’Asta Nielsen, qui jusque là était restée relativement en retrait, se contentant de jouer avec une nonchalance feinte et un parfait naturel son rôle de coquette inconséquente. Lorsqu’elle reçoit le télégramme de rupture de son amant, la caméra la filme en plan rapproché - à la taille - et on voit son expression passer de la joie à l’effarement. Dès lors tout s’organisera autour d’elle, en particulier une scène de bal au grand hôtel magnifiquement chorégraphiée et jouant sur l’opposition entre l’avant-plan fixe et l’arrière-plan en mouvement. Les plans clés seront filmés face à un grand miroir. Le procédé permettant d’isoler de face l’actrice inquiète ou l’escroc qui va cacher les perles dans le bouquet de roses blanches posées derrière son dos. Derrière eux dans la glace, l’agitation du bal. Un véritable suspense s’installe autour de ce bouquet de roses, jeté par la fenêtre, rapporté, secoué maintes fois et qui va finalement révéler son secret, compromettant sérieusement l’héroïne avant un retournement final inespéré.
- Weiße Rosen (1914)
Ce film, qu’on peut voir de temps en temps dans les cinémathèques, (belle version restaurée par Transit-Film) ou sur la toile, montre le point d’accomplissement auquel était parvenu le cinéma déjà industrialisé mais pas encore formaté d’avant la première guerre mondiale en Allemagne (mais aussi au Danemark, en Russie, en Italie, en Suède...). Il permet également de constater que les personnages féminins pouvaient impunément faire preuve à l’écran - parfois - d’une liberté de moeurs et d’une vitalité sans complexe qui dans la société de l’époque faisait scandale. Asta Nielsen (et d’autres) étaient aussi des pionnières.
- Asta Nielsen et Ernst Hofmann - Die weißen Rosen (1914)
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