Une exception ordinaire
Le 1er mars 2005
Dix nouvelles à aborder en flânant pour capter de purs moments de vie.
- Auteur : David Gates
- Editeur : Editions de l’Olivier
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Américaine
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Il y a forcément une nouvelle qui nous ressemble parmi les dix que recèle Les merveilles du monde invisible. Entre Kate et son mari qui se séparent après une ultime nuit, Finn et James, un couple homosexuel confronté à la routine quotidienne ou la fin de vie d’Alice et Lew, unis dans les épreuves, les probabilités de se reconnaître, ou au moins de reconnaître un moment de sa vie, sont très fortes. Car ces dix histoires sont autant de variations autour du thème de l’amour : il y a le couple bien sûr, mais aussi l’amour paternel ou celui qui unit à son oncle un gamin abandonné par sa mère. Rien de neuf finalement de prime abord : ce sont des sujets souvent écrits, mais là où ils deviennent magiques, c’est lorsqu’ils se teintent d’universalité, comme a su le faire David Gates.
Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel, pour reprendre le titre du subtil film de Laurence Ferreira Barbosa, et pourtant... Au détour d’une phrase, David Gates réussit à capter de purs moments de vie : ces instants où chacun se retrouve face à lui-même, sans possibilité de détourner le regard. Certes, ces dix nouvelles sont emblématiques d’un certain American way of life, que nous autres, de ce côté de l’Atlantique, sommes si prompts à montrer du doigt. Bien sûr, au fil des pages, ce sont des tableaux de Hooper que l’on visualise ou des chansons de Billie Holiday que l’on entend... Des arguments souvent à avancer pour établir de la distance...
Mais l’art de David Gates est au-delà de ces clivages : son écriture est un délicieux mélange de langueur et de fermeté. La balade sur les chemins de ces personnages se fait en flânant comme si l’auteur nous prenait par la main, mais notre itinéraire est tout tracé et au bout du chemin, il n’y a pas d’échappatoire. Ces hommes et ces femmes qui cherchent le bonheur, qui le fuient quand il est à portée de mains, qui luttent contre la médiocrité, qui se démènent chaque jour pour avancer.. C’est un peu nous, non ?
David Gates, Les merveilles du monde invisible (The wonders of the invisible world, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Olivier Deparis), Ed. de l’Olivier, 2005, 297 pages, 22 €
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