Le 20 avril 2013


- Scénariste : Daeninckx, Didier>
- Dessinateur : Mako
- Collection : Rivages
- Genre : Western
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er avril 2013
"Ecrivez seulement la vérité, et on vous accuse de faire de l’humour noir".
Résumé :
XIXe siècle, quelque part dans le sud des Etats-Unis, non loin de la frontière mexicaine. Johnny Shaw, dix-neuf ans, est un très jeune homme blond tout juste sorti de l’adolescence, et il est en fuite. Le clan des Reardon est sur ses talons afin de venger la mort du plus jeune des fils Reardon, Onyx, que Johnny affirme avoir descendu « à la régulière ». Difficile pourtant de discerner le vrai du faux, dans cette histoire sans témoin que vient encore obscurcir un conflit foncier jamais réglé entre feu le père de Johnny et les Reardon. Traqué, seul contre tous, le jeune homme reçoit l’aide inattendue de Dover, un ancien tueur à gages devenu maréchal-ferrant, qui lui enseigne les subtilités du maniement des armes et l’art de la survie à tout prix. Mais comment être sûr que Johnny, impétueux, violent et immature, ne va pas se laisser griser par le nouveau pouvoir dont il se sent investi ?
Notre avis : Ici, c’est pas l’ouest, le grand, mais le sud, l’aride, et il s’avère dénué de possibilité de gloire. Le plus souvent, on y meurt sommairement. On y meurt aussi de façon complètement anonyme. Il n’y a pas de place pour les légendes.
Le personnage de Johnny est tout sauf sympathique et met à mal le mythe du gentil cowboy.
Car comme nous avons pu le lire chez Willeford, on n’enseigne pas impunément la survie à n’importe quel prix à un jeune chien fou. Le jour où il met l’enseignement en pratique, les victimes ne sont pas toutes celles qu’on aurait pu croire.
L’action est quasiment omniprésente, et l’album de Mako/Daeninckx, a ce petit parfum de souffre qui est bien loin d’être désagréable. Les dessins sont soignés, épurés, ciselés : ils favorisent le mouvement, l’action, et la lisibilité de l’histoire ; et c’est juste parfait.
Il est rare de si bien mettre en lumière l’humain face à ses choix, à ses errances, au pouvoir que confère une arme. Pourtant plusieurs fois illustrés dans des albums, ils n’auront été aussi bien rendus et auront connus un traitement aussi psychologique et violent à la fois mariant des notions comme la corruption, l’amitié, dans le but d’y placer des personnages face à eux mêmes.
Il n’y a pas à tourner autour de l’abreuvoir, la différence est une histoire magnifique .
Charles Willeford , écrivain, auteur du roman "la différence"