Il y a quelques temps déjà, Michael Grant a quitté la grande ville pour une bourgade de Caroline de Nord. Jeune médecin spécialiste des maladies infectieuses, il débute sa carrière dans le cabinet dirigé par Ronald Grass. Il espère y faire bonne figure et à moyen terme devenir son associé. Quelques mois après son arrivée, Michael perd sa première patiente. Faute grave, inattention ou manque de chance, le résultat est le même : la petite fille du Révérend Williams est morte d’une mystérieuses infection. Alors, lorsque ce dernier demande à Michael d’examiner Jonas, son fils, le jeune docteur n’a pas vraiment le choix. Les symptômes lui sont inconnus et lorsque Jonas meurt à son tour, Michael soupçonne qu’il est face à une étrange épidémie encore non répertoriée. Mais il se heurte au scepticisme et surtout à la défiance de Ronald Grass. Seul contre tous, Michael s’efforce d’en savoir plus au prix de sa propre santé, physique, mais aussi mentale.
Médecin urgentiste à Albuquerque au Nouveau-Mexique, Frank Huyler a l’avantage de la crédibilité : si la maîtrise de l’aspect scientifique est évidente, c’est surtout sa parfaite connaissance du psychisme du médecin qui confère à ce roman déconcertant son originalité. Débutant comme une banale chronique de province, l’auteur distille graduellement des marques de suspense jusqu’à franchir parfois la frontière du fantastique. Pourtant, Les lois de l’invisible n’est ni un polar, ni une œuvre de science-fiction, ni une interrogation philosophique sur le statut du médecin dans notre société. L’écriture élégante de Frank Huyler lui permet de dépasser les formes consacrées afin d’atteindre la forme la plus modeste au sens noble du terme de l’aventure romanesque.