Comédie des adieux
Le 16 juin 2007
Du "socialisme voluptueux" à la mort des utopies. Arcand remet le couvert dans une comédie humaine sensible et cruelle.
- Réalisateur : Denys Arcand
- Acteurs : Rémy Girard, Stéphane Rousseau , Marie-Josée Croze
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Canadien
- Festival : Festival de Cannes 2003
– Durée : 1h39mn
– Le DVD :
Du "socialisme voluptueux" à la mort des utopies, Denys Arcand remet le couvert dix-sept ans après Le déclin de l’empire américain, dans une comédie humaine sensible et cruelle.
Dix-sept ans après, ils sont tous là, réunis autour de Rémy. "Ils", c’est la bande de copains du Déclin de l’empire américain que Denys Arcand a laissée au pied d’une société en pleine mutation, malade de ses idéaux et de ses théories utopistes. Les voici donc au chevet de Rémy, le prof d’économie épicurien du premier volet, amateur insatiable de toutes les nourritures - charnelles, intellectuelles et œnologiques. Mais à cinquante ans passés, rongé par un cancer à l’issue inéluctable, l’heure est venue pour lui de dresser le bilan, de regarder ce qu’il a fait de sa vie, de ses rêves et de ce qu’il n’a pas accompli non plus. C’est également le moment des regrets, même s’ils sont difficiles à admettre, des instants perdus. Et l’échec cuisant, c’est sans conteste cette "non-relation" qu’il a établie avec son fils Sébastien, agent de change à Londres, et d’une certaine manière, symbole de tout ce qu’il exècre : "Mon fils est un capitaliste ambitieux et puritain, résume Rémy, alors que moi, toute ma vie, j’ai été un socialiste voluptueux." Sur les supplications de sa mère éplorée, Sébastien quitte néanmoins la City pour venir s’occuper de son père à Montréal.
Malgré les non-dits et les malentendus, Sébastien va faire jouer ses relations et son argent pour adoucir au mieux les derniers jours de son père en battant le rappel de la fameuse bande. Les liens se resserrent inévitablement dès lors que l’un des membres d’une tribu est frappé de tragédie.
Que l’on ne s’y trompe pas, Les invasions barbares n’est pas un film mélodramatique. C’est le coup de poing dans le plexus, l’injection d’adrénaline en plein cœur : un choc cinématographique. Sans aucune des grosses ficelles du drame, Denys Arcand frôle la quintessence de la nature humaine. Au-delà de leur cynisme décapant, de leur optimisme forcené, dépassant frustrations et déceptions nées de la confrontation à la vie, ces "quinquas" demeurent sublimement humains, tour à tour féroces, tendres, impertinents, faibles, violents, subtils ou râleurs, à l’image de la construction du film qui alterne joutes verbales, émotions intenses, humour potache et interrogations existentielles. Parmi toutes ces doctrines en "isme" qu’ils ont partagées, maoïsme, déconstructionnisme, féminisme, séparatisme... pour reprendre les mots des personnages, il en est une à laquelle ils n’ont pas cédé : l’individualisme. Comme si, la seule valeur refuge, l’unique barrière au néant, c’était la solidarité, la famille, au sens large, qu’elle soit de sang ou non.
Une petite comédie humaine qui nous rapproche de la vérité essentielle et nous rappelle gravement que, pour citer Socrate, nous ne nous en approchons, que dans la mesure où nous nous éloignons de la vie.
Le DVD
– DVD 1 disque
– Format 2.35 16/9 compatible 4/3
– Son Dolby Digital français 5.1
– Sous-titres français
– Chapitré
– Tous publics
Votre avis
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28 novembre 2004
Les invasions barbares
Abonné de Canal numérique, je me serai imprégné ces dernières semaines de la tendresse et de l’intensité de ce film dont je conserverai précieusement le DVD dès que j’aurai mon lecteur(très prochainement) au même titre que d’autres joyaux aussi variés que "Il était une fois en Amérique", "Le Cercle des Poêtes Disparus", "Le Guêpard", ou encore "Fortitude" et j’en oublie dans l’instant.
Lorsque l’on vient comme c’est le cas pour moi de perdre son père en ayant pas su, pu ou voulu établir un dialogue profond avant son départ, on ne peut qu’aprécier ce magnifique ouvrage, ces acteurs tellement réels, un accompagnement musical incomparable.
Je résumerai mon enthousiasme en disant tout simplement que j’aimerai avoir suffisamment d’Ami, d’Amour, d’Amitié autour de moi et quitter la planète dans les mêmes conditions, lorsque le moment sera venu.
Un film a conserver, qui touche très fort, mais à travers des séquences d’humour simple, nous fait beaucoup de bien.